«Pembroke n’est pas un magasin général, convient Nicolas Chevalier, associé chez Ges- tion Pembroke. Elle est plutôt l’allée des fruits et légumes, très appréciée, mais incomplète.»
«Nous ne voulons pas concurrencer les géants du secteur, continue-t-il. Nous voulons être une petite boutique appréciée de ses clients.»
Les propriétaires y travaillent
Cette relative stabilité au fil du temps découle en grande partie du modèle d’affaires de la boutique. «Plus du tiers des 30 employés sont propriétaires de la firme, explique Nicolas Chevalier. Donc, l’équipe est plutôt stable.»
Deux des quatre fondateurs, qui croyaient fermement il y a 45 ans que les meilleurs entrepreneurs étaient la source de croissance la plus importante, sont encore actifs aujourd’hui. Il s’agit d’Ian A. Soutar, 77 ans, et de Scott Taylor, 75 ans.
«De plus, en tant qu’actionnaires, nous investissons nous-mêmes dans les fonds Pembroke, explique Nicolas Chevalier. Nous veillons donc à ce que les rendements soient au rendez-vous.»
Être flexible
Or, dans le marché de la petite capitalisation, pour saisir les occasions et acheter à prix intéressant, il faut limiter la taille des portefeuilles. La firme, qui gère un actif de 2,7 G$, a donc fermé l’accès des stratégies canadiennes aux nouveaux investisseurs institutionnels durant les années 1990.
«Quant aux stratégies américaines, qui ont connu une croissance importante l’an dernier, nous avons l’intention de mettre la pédale douce sur le développement des affaires dans le segment institutionnel pour les cinq prochaines années», prévoit Nicolas Chevalier.
Pembroke continue cependant à accueillir les clients de détail pour tous les mandats. Ces der-niers sont d’ailleurs servis par son bureau de Toronto, ouvert en 1988, qui est aussi responsable de l’arrière-guichet (back-office).
Aujourd’hui, ces clients de détail ont la possibilité d’investir dans les actions internationales et les obligations. Toutefois, ces fonds lancés pour s’adapter à la demande sont gérés par des sous-conseillers.
La firme québécoise s’est en effet associée en 2001 à William Blair, à Chicago, sous-conseiller pour les actions internationales, puis à la société de gestion torontoise Canso, sous-conseiller pour les obligations, en 2009.
«Nous avons choisi ces firmes, explique Nicolas Chevalier, en raison de leur philosophie similaire et de leurs bons résultats. Tout comme nous, elles sont détenues par leurs employés et axées sur la qualité de la gestion et moins sur la commercialisation.»