Aurrea proposera ses services uniquement aux cabinets et n’aura aucun conseiller, touchant directement à trois secteurs d’activité, l’assurance de personnes, les fonds d’investissement et l’assurance collective.
Son offre s’articule autour de trois axes, soit les services multidisciplinaires, le développement marketing et la création d’un arrière-guichet unique. Elle négociera par ailleurs les ententes avec les différents manufacturiers de produits d’assurance, profitant d’un volume supérieur pour abaisser les coûts pour les agents généraux.
«Nous appuierons leur développement avec notre offre de prospection Web, de centre d’appels de clients corporatifs et de programmes associatifs, ainsi qu’avec notre expertise en évaluation et financement de portefeuilles», décrit Christian Laroche.
De plus, Aurrea veut assurer une relève aux cabinets qu’elle épaule. La société déploiera des écoles de formation dans certains cabinets et un programme de relève – comprenant du financement et des suivis – pour permettre la pérennité des cabinets associés à la bannière.
«Nous sommes capables d’accueillir cette jeune relève et nous allons le faire, au même titre que les réseaux carrières», dit-il.
La firme proposera aussi aux propriétaires de cabinet près de la retraite de racheter une partie de leur achalandage, tout en conservant l’unicité de la bannière, plutôt que de disparaître.
«Nous voulons offrir aux entrepreneurs qui ont développé des bannières de profiter de services et de profiter d’un positionnement stratégique sans être obligé de voir disparaître leur entreprise», ajoute Richard Gagnon, président et chef de la direction d’Humania, l’actionnaire majoritaire d’Aurrea. Richard Gagnon quittera par ailleurs la présidence de l’assureur d’ici la fin de l’année.
Concrètement, Aurrea rachètera les actions du cabinet et maintiendra en place le cabinet par ses services communs.
Les dirigeants de Pro Vie et d’Humania ont évalué en 2015 leurs différentes composantes d’affaires ainsi que l’industrie dans laquelle ils évoluaient afin d’arriver à ce nouveau modèle.
«Le succès de nos ventes a été touché par une trop grande augmentation [de son chiffre d’affaires] dans les deux dernières années, il a fallu restructurer certains services, ce que nous avons réussi haut la main», explique Christian Laroche.
Il s’attend d’ailleurs à une augmentation de 48 % de son chiffre d’affaires global en 2016. Le groupe prévoit atteindre 12,3 M$ de primes d’assurance individuelles soumises, ce qui représenterait une augmentation de 80 % en deux ans.
Répondre à la consolidation
L’apparition d’Aurrea est une réponse au mouvement de consolidation dans le réseau de courtage. «Tous les assureurs ont besoin d’un réseau de courtage en bonne santé, capable de se développer et de faire face aux nouveaux enjeux», souligne Richard Gagnon.
En créant cette société, Christian Laroche et Richard Gagnon souhaitent attirer d’autres firmes qui s’ajouteront à celles déjà présentes. «Notre travail premier, c’est de cogner à la porte de certains cabinets pour leur proposer notre offre de services à différents niveaux», explique Christian Laroche.
Plusieurs cabinets se trouvent déjà dans le giron d’Aurrea, dont le Groupe Pilon, Services Financiers Surtech, Gestion FTM et Torrus groupe financier.
À terme, Pro Vie deviendra un cabinet au même titre que les autres, soutenu par la nouvelle société. «Pro Vie a maintenant sa propre direction, au même titre que les autres cabinets», dit l’ancien président de l’agent général.
Autonomie respectée
De plus, Aurrea respectera les différentes cultures entrepreneuriales des firmes dans son giron, soutient son président.
«Nous souhaitons surtout garder l’autonomie des cabinets, dit-il. Que ce soit un cabinet qui se joint à nous avec une participation minoritaire ou avec une participation majoritaire, c’est la même chose pour nous.»
Aucune obligation particulière n’est prévue pour les cabinets qui se joignent à eux. Les firmes peuvent d’ailleurs s’associer à la bannière sans avoir été acquises. «Un cabinet dont nous ne détenons aucune part peut se joindre à la bannière s’il a besoin d’un agent général, par exemple», explique Christian Laroche.
Avec ce changement, Humania concrétise sa volonté de soutenir le réseau de courtage indépendant, tel que Richard Gagnon le mentionnait dans son rapport annuel 2015.
«Notre partenariat stratégique le plus important est celui qui nous unit au réseau de courtage indépendant», disait-il.
Lorsqu’on lui demande si l’assureur aurait pu lui-même assumer la nouvelle identité, Richard Gagnon explique qu’il s’agit de lignes d’affaires différentes. Pour les dirigeants, il était important que les deux lignes soient indépendantes «parce qu’Aurrea est au service de tous les assureurs».
Richard Gagnon est très clair, la nouvelle société est au service de toute l’industrie, et pas seulement d’Humania. «Nous avons développé au fil des ans le modèle de Pro Vie, qu’on a voulu totalement indépendant, et nous voyons les résultats, dit-il. La firme est devenue un distributeur de tous les assureurs au Québec. Aurrea gardera la même indépendance.»