Concrètement, une fois le projet de loi 39 en vigueur, cela signifie que quelque 90 000 employeurs ayant cinq employés et plus devront inscrire leurs employés au RVER, mais ne seront pas contraints d’y contribuer.
Je vous rappelle que les entreprises qui offrent déjà un régime de retraite, un REER collectif ou un CELI collectif seront exemptées d’offrir le nouveau régime.
La création du RVER est un beau projet, et le Conseil des fonds d’investissement du Québec (CFIQ) a raison lorsqu’il plaide auprès des employeurs et des employés en faveur du conseil prodigué par des représentants de courtiers.
L’absence de référence à la valeur du conseil était d’ailleurs une lacune du rapport D’Amours que j’ai soulignée dans mon éditorial «Des lectures et des chiffres», publié dans notre édition du mois de mai.
Concrètement, j’y écrivais que «monsieur et madame Tout-le-Monde étaient encore laissés à eux-mêmes…»
J’ai aussi fait référence à la même étude scientifique que le CFIQ, celle du CIRANO, «Econometric Models on the Value of Advice of a Financial Advisor». Une lecture que je vous recommande, et qui est disponible gratuitement sur le net en format PDF.
Tout ça pour vous dire que le CFIQ et moi, sur ce dossier on connecte !
Ainsi, comme le souligne le CFIQ dans ses commentaires sur le projet de loi 39 sur les RVER envoyés en juillet à la ministre de l’Emploi et de la solidarité sociale, Agnès Maltais, «le conseil va aider les participants à choisir le niveau approprié de cotisations au régime […] et le produit d’investissement qui leur convient le mieux.»
J’insiste (je peux parfois être intense !). La recommandation du CFIQ qui prône l’accès au service conseil est tout à fait justifiée.
J’irais même plus loin. Le conseil permettrait aussi d’offrir le bon instrument d’épargne, RVER, REER ou CELI.
N’oublions pas que le CELI pourrait être plus avantageux pour certains travailleurs à faible et moyen revenus. Ou encore, pour des travailleurs dont l’employeur ne cotise pas au RVER. Le service conseil est d’autant plus important quand on sait que ces travailleurs qui seraient potentiellement désavantagés en cotisant au RVER sont les personnes ciblées par le gouvernement québécois.
On ne peut être contre la vertu, mais la vertu peu parfois avoir certains effets pervers.
Pour vous convaincre encore un peu plus de la justesse de la proposition du CFIQ, laissez-moi vous raconter une expérience récente.
J’ai participé en juillet à un comité consultatif sur la possibilité de tenir un événement sur les régimes de retraite au journal Les affaires.
Une brochette de onze spécialistes a débattu des enjeux de la retraite pendant deux heures. Une expérience enrichissante.
Une petite remarque en apparence bien anodine de l’un de ces adeptes de la statistique (la plupart étaient des actuaires) m’a titillé. Les salariés qui gagnent peu se retrouvent avec 100 000 $ dans leur régime et ils se croient riches.
Voilà un danger supplémentaire et bien réel.
Les clients évaluent mal les sommes nécessaires au financement d’une retraite convenable pour eux.
Un danger que souligne également le CFIQ quand il fait référence au niveau approprié de cotisations au régime.
Ce n’est pas à vous que je vais apprendre que les épargnants n’ont pas la moindre idée des montants nécessaires à l’atteinte d’un objectif de revenu annuel de retraite décent.
Faites le test. Demandez à vos clients combien ils doivent économiser pour l’achat d’une rente qui va leur assurer un revenu annuel de 30 000 $. Je vous garantis que les réponses vont partir dans toutes les directions.
Décidemment, les futurs participants au RVER ont besoin d’un accès au service conseil.
Finance et Investissement remet 872 $ à la Fondation Gemini
En juillet, nous avions sollicité un petit groupe de professionnels de l’industrie des services financiers parmi nos abonnés. Nous leur demandions de répondre à un questionnaire sur le lectorat de Finance et Investissement.
Dans le message d’introduction, nous disions que pour remercier les lecteurs de leur participation, nous allions donner 2 $ pour chaque questionnaire rempli à la Fondation Gemini (www.fondationgemini.ca).
Malgré le beau temps et la période des vacances, nous avons légèrement dépassé notre objectif et 436 abonnées ont rempli le questionnaire en ligne, un exercice essentiel pour nous permettre de rester pertinents. Nous sommes très reconnaissants envers les lecteurs qui ont pris le temps de répondre à une trentaine de questions. Nous avons donc versé la somme de 872 $ à la Fondation Gemini.
Nous avons choisi la Fondation Gemini parce qu’elle a pour mission de contribuer au bien-être de futures mamans et de leurs enfants issus de familles défavorisées. Dans cette optique, la Fondation Gemini utilise les fonds amassés pour aider des familles à répondre aux besoins les plus élémentaires des bébés, comme l’achat de lait, de produits alimentaires et de santé, de couches, etc.
De plus, cette fondation, mise sur pied en 1993 par Maurice Dupont, est dirigée et soutenue par des membres de l’industrie financière.
Sylvain Bédard
Éditeur