Et cela n’ira pas en s’améliorant, pense le président de Major Gestion Privée. «Le marché résidentiel canadien semble avoir atteint un sommet, et son ralentissement, qui pourrait être accentué par une hausse de taux, risque de nuire à la rentabilité des banques, qui ont un poids important dans l’indice phare canadien.»
D’autre part, les marchés mondiaux sont en pleine mutation. «Nous sommes à l’aube de plusieurs changements qui toucheront l’Europe, les paradis fiscaux, les fonds de couverture, etc., dit-il. De nouvelles règles sont en train d’être écrites, et elles changeront la donne.»
Dans ce contexte, Fabien Major croit qu’il est préférable de réduire l’exposition au marché canadien. Il recommande aussi de mettre l’accent sur la gestion active en misant sur des gestionnaires qui ont à la fois des opinions, une approche structurée et une bonne liberté d’action.
Il suggère trois fonds mondiaux qui répondent à ces critères.
1. Fonds mondial de petites capitalisations Mawer
«Mon intérêt pour ce fonds a un nom : Paul Moroz», dit le représentant en épargne collective. «Ce gestionnaire est discipliné, n’a pas la langue dans sa poche et a vraiment la volonté de se démarquer en générant une performance supérieure.»
Dans sa sélection, Paul Moroz fait fi des indices. Il choisit les titres de petite capitalisation en employant la méthode «valeur».
«Ses critères de sélection sont exigeants, note Fabien Major. Il cherche même des titres qui versent un dividende…»
Paul Moroz choisit ainsi des entreprises, sans aucune limite territoriale. Au 30 juin, le Royaume-Uni représente près de 31 % du portefeuille.
Les principaux secteurs en portefeuille sont la finance (20,6 %) et la consommation discrétionnaire (15,8 %).
Cette approche originale donne des résultats stupéfiants. Sur cinq ans, le fonds enregistre un rendement annualisé de 11,9 %, soit 10 % de plus que l’indice de référence (1,8 %). Sur un an, le fonds inscrit 30,2 %, par rapport à 21,6 % pour l’indice.
Son ratio de frais de gestion (RFG) est de 1,85 %, ce qui est abordable, mais il faut y investir au minimum 5 000 $.
«Dans mon choix, je considère avant tout la valeur ajoutée que procure le fonds, précise Fabien Major. Les frais ne sont pas un critère majeur.»
2. Fonds d’actions internationales Black Creek CI
«J’aime ce fonds surtout parce qu’il est géré par Richard Jenkins, qui a longtemps été aux commandes du très performant Fonds Europlus Trimark et du Fonds équilibré mondial Trimark», dit Fabien Major.
Se qualifiant lui-même de stock picker, Richard Jenkins investit principalement dans la grande et moyenne capitalisation en utilisant un style mixte qui emploie à la fois des critères «valeur» et «croissance». Il examine les résultats des entreprises comme le ferait un gestionnaire valeur, tout en cherchant des idées porteuses.
«Pour ce faire, il analyse les grandes tendances lourdes et tente de cerner les secteurs qui en profiteront et les chefs de file dans ces secteurs, explique Fabien Major. Ainsi, le vieillissement de la population l’aura poussé à investir dans l’hôtellerie et les croisières.» Par ailleurs, 15,1 % du portefeuille est également placé dans les pays émergents.
Richard Jenkins aime se concentrer sur ses meilleures idées. Par conséquent, les dix positions les plus importantes comptent pour plus de 50 % de l’actif sous gestion. Des noms comme Wienerberger, Wuxi Pharmatech et Carnival.
Les principaux secteurs en portefeuille sont la consommation discrétionnaire (30,8 %), les produits industriels (24,7 %) et les soins de santé (10,5 %).
Par ailleurs, 61,7 % du portefeuille est investi en Europe, tandis que 26,3 % l’est en Asie.
Le rendement annualisé sur trois ans est 13,6 %, soit près du double des pairs (7,7 %). L’indice de référence a pour sa part procuré 10,22 % sur la période.
À 2,59 %, son RFG est dans la moyenne de la catégorie.
3. Fonds Étoile du Nord Fidelity
«Ce fonds a deux gestionnaires étoiles à sa tête, soit Joel Tillinghast et Daniel Dupont», dit le conseiller.
«Joel Tillinghast a surpassé le S&P 500 et Warren Buffett durant près de 20 ans», continue-t-il.
Daniel Dupont, pour sa part, ne cherche pas à faire de coup de circuit. Il tente de réaliser plusieurs coups sûrs qui à la longue lui permettront de marquer des points.
Dans ce fonds, ces talentueux gestionnaires peuvent investir partout dans le monde et mettre en application leurs meilleures idées. Ils achètent principalement de petites et moyennes capitalisations, sélectionnées selon le style valeur.
Actuellement, le fonds est surtout investi aux États-Unis (33,9 %) et au Japon (22,2 %), deux marchés qui performent très bien en 2013.
Les principaux secteurs en portefeuille sont la consommation discrétionnaire (21,6 %) et la technologie de l’information (17,2 %).
«Ce fonds est dans le premier quartile depuis deux ans», note le conseiller. Sur trois ans, son rendement annualisé est de 12,3 %, par rapport à 8,8 % pour l’indice de référence.
Son RFG, de 2,58 %, se situe dans la moyenne de la catégorie.