L’idée est de construire un ensemble robuste capable de traverser les périodes de hauts et de bas des marchés.
L’approche de Peter Guay ne consiste donc pas à réaliser une lecture macro-économique susceptible de l’orienter vers des placements individuels ; il s’agit plutôt d’investir en fonction d’une répartition des catégories d’actif.
«Ça permet de ne pas agir en fonction de l’émotion, mais plutôt d’être discipliné dans ses placements», souligne-t-il.
Accéder à cette diversité de catégories d’actif doit se faire au meilleur coût possible. C’est la raison pour laquelle Peter Guay donne la priorité aux fonds négociés en Bourse (FNB), mais pas exclusivement.
Le portefeuilliste de PWL propose trois fonds dans trois catégories clés : obligations, services publics et actions mondiales. Chacun occupe une place privilégiée dans son portefeuille, avec lequel il cherche toujours à se donner une exposition à l’ensemble du marché.
1. DFA Fonds mondial de titres à revenu fixe de cinq ans – catégorie F
Manufacturier : Dimensional Fund Advisors Canada
Création : octobre 2003
Actif sous gestion (ASG) : 832,5 M$ (30 septembre 2016)
Ratio des frais de gestion (RFG): 0,35 %
Rendement annualisé depuis 10 ans : 3,81 %
Page Internet du fonds :
http://bit.ly/2deE1Rq
Peter Guay considère les obligations comme «l’ancre d’un portefeuille». Dans cette catégorie, il veut des placements très peu volatils, aux rendements stables, où les risques de perte d’une année à l’autre sont faibles.
Il trouve ces conditions réunies dans le produit de Dimensional Fund Advisors Canada, le seul fournisseur de fonds communs qui échappe à la préférence de Peter Guay pour les FNB.
«Si une autre crise financière survient, je veux pouvoir dire aux clients que cette partie est au moins assurée et qu’elle leur permet d’attendre une reprise des marchés d’actions. Si je veux prendre un risque, je le prends avec les actions, pas avec les obligations.»
La qualité des obligations de ce fonds est donc très élevée : AA, au moins. Cette cote n’est pas celle des Standard & Poor’s et Moody’s de ce monde, mais plutôt la cote réelle du marché que Dimensional établit en fonction du rendement des titres.
«Si une obligation est cotée AA (par les agences de crédit), mais s’échange en réalité selon un rendement de cote BBB, Dimensional n’y touche pas, explique le portefeuilliste. J’ai plus confiance dans l’analyse que font des milliers de participants au marché que dans celle de deux ou trois agences.»
Autre caractéristique de ce fonds : il puise ses titres partout dans le monde. «La diversification est aussi importante dans les obligations que dans les actions, tout particulièrement pour les titres à plus faible rendement.»
«Pourquoi est-ce que je préfère un investisseur mondial ? demande Peter Guay. Il me permet d’obtenir des rendements plus « abrupts ».»
Un tel rendement provient d’écarts optimaux entre le rendement d’une obligation à échéance d’un mois et celui d’une obligation à échéance de cinq ans, à quoi il faut ajouter le gain lié à la couverture de change.
Peter Guay illustre cette notion de la façon suivante. L’écart de rendement entre deux types d’obligations du Trésor américain est d’un point de pourcentage (cinq ans : 1,1 % ; un mois : 0,1 %). «Je gagne une prime pour avoir étendu ma durée à cinq ans plutôt qu’à un mois». De plus, la couverture de devise ajoute à la performance un rendement de 0,4 %.
Non seulement ce fonds génère un bon rendement en regard d’un faible risque, mais il offre aussi une grande efficacité fiscale. En effet, puisqu’une partie des rendements provient de la protection de la devise, cette part est imposée comme un gain en capital plutôt que comme un rendement d’intérêts.
2. FINB BMO équipondéré services aux collectivités (ZUT)
Manufacturier : BMO Gestion d’actifs
Création : janvier 2010
ASG : 238,3 M$ (4 octobre 2016)
RFG : 0,61 %
Rendement annualisé depuis la création : 6,55 %
Page Internet du fonds :
http://bit.ly/2cT8JhR
Ce fonds procure un rendement et un niveau de risque semblables à ceux d’un fonds de pension qui achète directement des participations dans des projets d’infrastructure, explique Peter Guay.
«Il investit dans une catégorie d’actif qui joue un rôle différent des obligations et des actions, et qui génère un flux de revenu raisonnablement stable», ajoute-t-il.
L’avantage majeur de ce FNB tient à sa faible corrélation aux indices classiques. Sa corrélation est de 0,14 par rapport au S&P/TSX, de 0,09 face au S&P 500 couvert en dollars canadiens, et de – 0,13 par rapport à l’indice FTSE TMX d’obligations canadiennes (le chiffre 1 indique une corrélation parfaite).
Attention : le fonds ZUT est concentré, ne détenant que 16 titres (au 4 octobre). «C’est le fonds le plus concentré de mon portefeuille. C’est pourquoi il ne représente jamais plus que 10 % de l’actif», dit Peter Guay.
Ce fonds représente également une exception dans le portefeuille de Peter Guay du fait qu’il est confiné à des titres canadiens (bien que certaines des sociétés aient des activités à l’international). «Je n’ai pas encore trouvé un fonds mondial équivalent qui m’offre une structure adéquate.»
3. FTSE Global All Cap ex Canada Index ETF (VXC)
Manufacturier : Vanguard
Création : juin 2014
ASG : 466,5 M$ (au 5 octobre 2016)
RFG : 0,27 %
Rendement total sur un an : 9,95 % (au 30 septembre 2016)
Page Internet du fonds : http://bit.ly/2dJIyLn
Ce FNB de Vanguard incarne bien la philosophie de placement d’exposition totale au marché de PWL Capital.
«En une seule transaction, ce fonds me permet d’acheter 8 000 titres dans tous les marchés, excluant le Canada. J’achète le monde, et à très faible coût : 0,27 % de frais de gestion, avec un roulement des titres minime de 5 %», souligne le portefeuilliste.
Pourquoi exclure le Canada ? Tout d’abord, son portefeuille comprend d’autres fonds qui lui donnent une exposition au marché canadien.
Peter Guay donne plusieurs autres raisons : en premier lieu, le marché canadien ne représente qu’un pourcentage minime du marché mondial. Il est très concentré dans les secteurs des matières premières, du pétrole et de la finance, les coûts de transaction y sont plus élevés et son efficacité est un peu moindre.
Prises à part, chacune de ces raisons a relativement peu d’importance, «mais quand on les additionne, elles comptent nettement».
Le fonds VXC donne à l’épargnant néophyte un accès rapide à un marché très large. Peter Guay y a recours pour les clients qui ont un portefeuille moins garni, quand il doit investir dans un nombre peu élevé de placements.