La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a indiqué qu’elle limitera les garanties qu’elle accorde aux banques, coopératives et autres institutions financières qui offrent des prêts hypothécaires, selon le Globe & Mail.

L’agence fédérale limitera ce mois-ci à 350 M$ par institution financière le montant des nouvelles garanties octroyées dans le cadre de son programme de titrisation de prêts.

La conversion de prêts hypothécaires en titres de créance cautionnés par la SCHL est devenue un moyen prisé par les institutions financières pour accéder à une source de financement auprès d’un bassin diversifié d’investisseurs. Les banques, caisses et autres prêteurs indépendants comme Home Capital Group peuvent ainsi accorder davantage de prêts hypothécaires à un moindre coût.

Cette décision survient dans la foulée d’une demande «inattendue» pour ce type de cautionnement, a indiqué au Globe & Mail un porte-parole de la SCHL.

Cette intervention s’inscrit dans le train de mesures mises de l’avant par Ottawa pour protéger les contribuables d’un risque financier important découlant d’une surchauffe du secteur immobilier au pays.

En plus de resserrer les règles hypothécaires en 2012, le ministre des Finances du pays, Jim Flaherty, a ce printemps ouvertement critiqué les banques qui avaient selon lui trop baissé leurs taux hypothécaires. Lisez à ce sujet Pourquoi Jim Flaherty veut éviter à tout prix une guerre des taux hypothécaires.

Plusieurs observateurs ont averti au cours des dernières années que la SCHL pourrait menacer les finances du pays advenant une crise immobilière comme celle que les États-Unis ont connue.

Au début de 2011, l’Institut CD Howe avait chiffré à 500 G$ l’exposition des contribuables au marché hypothécaire canadien. Le montant des prêts assurés par la SCHL avoisinerait aujourd’hui les 600 G$. L’institut torontois estimait que l’équivalent de 30 % du PIB pourrait être à risque advenant un choc immobilier.

Plus chers, les prêts hypothécaires

Cette dernière intervention d’Ottawa devrait se traduire par une hausse du coût du financement pour les institutions financières, et ferait par ricochet augmenter les taux hypothécaires, selon un analyste cité par le Globe & Mail. «Nous pourrions voir les taux hypothécaires monter à l’unisson», a dit Peter Routledge, analyste pour la Financière Banque Nationale.