La nouvelle Banque de l’infrastructure, qui sera mise sur pied dès 2017 avec un budget de 35 G$, de même que l’injection de 81 G$ supplémentaires dans le transport en commun et dans les infrastructures vertes, contribueront à renforcer une économie qui peine à trouver son rythme de croissance, estiment différents intervenants économiques.
« La croissance économique anémique du Canada motive des investissements dans des secteurs à forte création d’emplois et de croissance », fait valoir Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du Conseil du patronat du Québec (CPQ).
L’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP) se réjouit aussi de l’accent mis sur les infrastructures par le gouvernement fédéral pour aider à stimuler la croissance économique. « Nous avons bon espoir que la nouvelle Banque de l’infrastructure visera des projets d’envergure et de portée variées, pour que toutes les provinces et municipalités au pays puissent en bénéficier », souligne Frank Swedlove, président et chef de la direction de l’ACCAP.
Même son de cloche de la part de Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). « Nous avions donné notre appui au projet puisqu’il s’agit d’un outil supplémentaire pour assurer la disponibilité des fonds nécessaires à la réalisation de projets stratégiques », souligne-t-il.
Le gouvernement devra toutefois veiller à ce que cette nouvelle institution permette une optimisation des ressources financières, évite les dédoublements avec les institutions existantes et détienne l’expertise nécessaire afin de travailler en collaboration avec les provinces et les municipalités, prévient Michel Leblanc.
Toujours concernant la Banque, le CPQ estime qu’il y a lieu d’innover dans le montage financier des grands projets d’infrastructures stratégiques au pays et de créer des effets de levier pour le privé.
Bien qu’investir dans les infrastructures stimule l’économie, le gouvernement doit néanmoins limiter ses dépenses d’opération s’il veut se garder une marge de manœuvre advenant une autre récession et pour préserver la prospérité des générations futures, suggère le CPQ. «
L’annonce d’un déficit de 25 G$ doit nous inciter à la plus grande prudence, car à long terme nous risquons de replonger le Canada dans un déficit structurel », souligne le pdg Yves-Thomas Dorval, en invitant le gouvernement d’adopter un plan financier clair prévoyant un retour à l’équilibre budgétaire.
La capacité du Canada à affronter une nouvelle tempête économique dépendra en partie de l’état de nos finances, note également la CCMM. « Le gouvernement doit donc d’ores et déjà se doter d’un plan crédible de retour à l’équilibre budgétaire. Un climat de confiance et un environnement d’affaires prévisible sont des conditions essentielles pour stimuler les investissements privés », précise Michel Leblanc.