« Nous sommes à l’aube de la révision de la LDPSF, le principal enjeu est le double encadrement et chez Desjardins nous souhaitons réaffirmer, haut et fort, que nous tenons au modèle d’encadrement de type professionnel », indique Yvan-Pierre Grimard directeur aux relations gouvernementales, Québec, au Mouvement Desjardins.
Par encadrement de type professionnel, le Mouvement Desjardins entend une industrie où les représentants sont assujettis à un code de déontologie, à des obligations de formation continue et à des mesures disciplinaires s’ils ne suivent pas les règles en vigueur.
« Dans notre mémoire présenté au ministre des Finances, chez Desjardins nous indiquions être en faveur de la mise en place d’un guichet unique qui ferait en sorte que les responsabilité dévolues à la Chambre de la sécurité financière (CSF) seraient remises à l’Autorité des marchés financiers (AMF) », ajoute Yvan-Pierre Grimard.
Yvan-Pierre Grimard rejette donc l’idée selon laquelle Desjardins recommande la reconnaissance de l’Association canadienne des courtiers en fonds mutuels (ACFM) pour se soustraite aux obligations de formation continue.
« Ce n’est pas le cas, et si c’est l’intention (du gouvernement), Desjardins n’est pas là, souligne-t-il. Nous voulons envoyer un signal clair selon lequel la formation continue est au cœur de nos préoccupations et que nous tenons à son maintien ainsi qu’à la conservation du code de déontologie.»
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Desjardins insiste aussi sur l’importance d’un guichet unique pour le consommateur: « Notre but ce n’est pas de discréditer la CSF, pas du tout. Nous ne sommes pas contre la CSF, elle a des responsabilités importantes. Ce qu’on veut, c’est que ce soit l’AMF qui exerce ces responsabilités.»
Yvan-Pierre Grimard ajoute que «Desjardins est convaincue qu’en faisant ça, le Québec va réaffirmer son statut de chef de file en matière de réglementation des services financiers, en modernisant son modèle à la faveur d’un guichet unique et en préservant les obligations déontologiques et de formation ».
Il donne l’exemple d’un consommateur qui appelle à l’AMF ou à la CSF pour se plaindre: « Dans le modèle actuel, il arrive que l’interlocuteur, la CSF ou l’AMF, ne sache pas si le dossier lui appartient ou non, selon que le cabinet ou le représentant soient concernés. Ce n’est pas efficace ou optimal. Pendant qu’on se pose ces questions, le consommateur est assis chez lui et attend. »
Partenariat avec le CDPSF
Afin de démontrer son engagement envers la formation continue, Desjardins annonce la mise en place d’un partenariat avec le CDPSF pour l’élaboration d’un programme de formation continue pour ses 7000 représentants en épargne collective.
« À terme, selon le déroulement du partenariat, il n’est pas impossible que ça débouche sur une entente qui s’étendrait à nos représentants en assurance de personne, soutient Yvan-Pierre Grimard. En ce qui concerne les planificateurs financiers, c’est dans le domaine de l’Institut québécois de planification financière (IQPF). Nous ne sommes pas rendus là, nous attendons de voir ce que les décisions du gouvernement nous réservent.»
Le CDPSF était un partenaire tout désigné pour Desjardins en raison de sa présence à travers la province: «Nous avons des caisses dans toutes les régions, le CDPSF a des délégations régionales un peu partout. Pour des considérations opérationnelles et logistiques on voyait l’occasion de renforcer nos relations d’affaires en offrant de la formation continue et permettre à nos représentants de rencontrer leurs obligations législatives en cette matière.»
Le CDPSF se dit prêt à livrer la marchandise, selon Mario Grégoire, président du conseil d’administration et directeur-général de l’organisme : « Nous avons des conférenciers et des formateurs disponibles pour donner de la formaiton en ligne comme en classe, partout au Québec. Parmi nos 4447 membres, on en compte 647 qui viennent de chez Desjardins.»