Les fonds d’actions canadiennes ont enregistré une baisse de 4,4% depuis le début du mois, selon les données compilées par Morningstar. En comparaison, les fonds américains se dirigent vers une perte de 1,71% durant la même période.

L’écart est encore plus marqué depuis le début de l’année, comme c’est le cas pour les marchés boursiers. Les fonds d’actions américaines ont connu en moyenne un rendement de 16%, contre une perte de 0,6% pour les fonds d’actions canadiennes.

« Les marchés canadiens souffrent de leur forte dépendance aux ressources naturelles, commente Christian Charest, éditeur chez Morningstar. Les marchés américains n’ont pas été aussi touchés puisque leur économie est beaucoup plus diversifiée. Les ressources naturelles connaissent une très mauvaise période depuis un an et demi. Les services financiers ont bien fait, mais ça n’a pas été suffisant pour compenser.»

Comme pour l’indice S&P/TSX à Toronto, la pondération des fonds communs d’actions canadiennes est fortement concentrée dans les trois secteurs : banque (33,6%), énergie (23,9%) et matériaux (13,1%).

L’avantage à l’Oncle Sam

La tendance risque de rester favorable aux marchés américains, malgré la rare étendue de la sous-performance entre les deux marchés, estime Clément Gignac, Vice-président et économiste en chef de l’Industrielle Alliance. De mémoire d’homme, l’économiste ne se souvient pas d’un écart de rendement aussi grand qu’une quinzaine de points de pourcentage entre les deux Bourses nord-américaines.

« Le marché canadien est à escompte sur les prévisions de profit, mais ces mêmes prévisions sont beaucoup plus fragiles », commente l’ancien ministre du gouvernement Charest.

Le S&P 500 à New York s’échange à 13,5 fois les prévisions des 12 prochains mois des analystes. Le S&P/TSX à Toronto s’échange à 12,9 fois pour la même période. Les prévisions des analystes sont cependant beaucoup plus optimistes pour les actions canadiennes, ce qui rend plus probable une révision à la baisse des anticipations de profits.

Les analystes prévoient que les bénéfices des sociétés canadiennes augmenteront de 19% au cours des 12 prochains mois. Pour les sociétés inscrites au S&P 500, la croissance sera 14,5%. « Les deux prévisions sont trop optimistes, mais les marchés américains ont montré qu’ils étaient résilients aux difficultés avec le brassage de la Fed entourant l’avenir de sa politique monétaire », ajoute M. Gignac.