Les Québécois consacreront une plus grande part de leur budget aux gouvernements que les autres Canadiens, mais ils laisseront moins de dettes publiques derrière eux.
L’Institut Fraser, qui défend les théories économiques associées à la libre entreprise, publie son traditionnel rapport sur la journée d’affranchissement de l’impôt. Cette date théorique est la journée où le contribuable moyen aurait payé tous ses taxes et impôts, s’il n’avait consacré ses revenus qu’à cette fin dès le début de l’année.
Les Québécois seraient ainsi affranchis de l’impôt à partir du 18 juin. Cette donnée traduit une contribution fiscale en croissance. La journée est plus tardive que l’an dernier (15 juin) et encore plus qu’en 1981 (7 juin). Le sommet a été atteint en 2000 (3 juillet).
Le portefeuille des citoyens de la belle province est ainsi celui qui est le plus monopolisé par le secteur public fédéral, provincial et municipal après les contribuables de Terre-Neuve-Labrador (22 juin).
Équilibre budgétaire
Les Québécois laisseraient toutefois moins de dettes fédérale et provinciale derrière eux. Si on devait combler le déficit par une augmentation de la fiscalité, ils devraient payer de l’impôt jusqu’au 21 juin. La troisième date la plus tardive derrière Terre-Neuve (6 juillet) et l’Ontario (23 juin).
Néanmoins, Québec est la province qui a le plus faible écart entre l’impôt prévu et les dépenses prévues. Trois jours de salaire seraient nécessaires pour combler le manque à gagner. Seule la Saskatchewan est aussi près de l’équilibre budgétaire.
L’écart moyen est de 9 jours au Canada. Terre-Neuve et l’Ontario sont les plus mal en point avec 14 jours d’écart.
« Le gouvernement du Québec dit qu’il parviendra à un équilibre budgétaire cette année, mais les Québécois sont en partie responsables du déficit prévu du gouvernement fédéral, qui est de 18,7 milliards de dollars, commente Filip Palda, senior fellow de l’Institut Fraser et professeur à l’École nationale d’administration publique. Or les impôts et les taxes devront un jour rembourser les déficits d’aujourd’hui. Il est donc peu probable que la journée d’affranchissement de l’impôt arrive plus tôt à l’avenir. »