«Sa dépréciation améliorera les gains à l’étranger», dit-il.
Du côté des obligations, Benoît Leclerc se méfie des titres émis par le gouvernement et des longues échéances qui seront davantage pénalisés par la montée des taux d’intérêt.
«Je pense que nous avons vraiment atteint le plancher et que le prochain mouvement sera à la hausse, souligne celui qui est aussi CFA. D’où l’importance de trouver des produits pour protéger le portefeuille.»
Dans cette optique, il recommande un FNB d’actions américaines, un fonds d’obligations à haut rendement et un FNB d’actions privilégiées.
1. FNB Vanguard S&P 500 (VFV)
«Le VFV est la façon la plus efficace d’investir dans l’indice S&P 500, dit le gestionnaire. Il n’a pas de couverture de change, contrairement au XSP d’iShares qui ne permet pas de profiter de l’affaiblissement du huard. De plus, il est coté au Canada, contrairement au VOO de Vanguard qui implique des frais de conversion.»
Le VFV est un FNB passif qui réplique l’indice S&P 500 en investissant principalement dans le VOO. Il contient les titres des 500 plus importantes entreprises américaines (Apple, Exxon, GE, etc.)
En 2012, l’indice S&P 500 a surpassé la Bourse canadienne, inscrivant une performance de 13,4 %, par rapport à 4 % pour l’indice S&P TSX. Il devance aussi le marché canadien à ce jour en 2013, propulsé par des données économiques positives et les résultats solides des entreprises.
Le ratio de frais de gestion du VFV est de 0,15 %, soit nettement moins élevé que celui du XSP (0,25 %).
2. Fonds d’obligations à rendement élevé RBC
«Créé en 2010, ce fonds n’a pas un long historique, explique Benoît Leclerc. Par contre, son gestionnaire Frank Gambino est depuis longtemps aux commandes du fonds d’obligations mondiales, qui a une bonne feuille de route.»
Frank Gambino emploie un style similaire à celui du fonds de Phillips, Hager & North, maintenant fermé aux nouveaux investisseurs. Il a une préférence pour les meilleures cotes de crédit.
«Il compte plus de BB et de BBB que la moyenne, remarque l’expert. Il peut même se réfugier dans le A ou AA s’il voit des nuages à l’horizon.»
Le mandant génère actuellement un rendement brut à l’échéance de 5,2 % avec une durée de 4,6 ans.
«Cela aidera le fonds à bien performer dans un contexte de hausse de taux d’intérêt, car il génère un rendement élevé tout en ayant une courte durée», remarque Benoît Leclerc.
Ce fonds n’a cependant pas pour but de dominer sa catégorie.
Il donne un rendement raisonnable tout en limitant les risques.
Il a procuré un rendement annualisé de 8,1 % (31 mars 2013) depuis sa création et s’est classé dans le 3e quartile en 2012.
À 1,43 %, ses frais de gestion sont raisonnables.
3. FNB Horizon actif actions privilégiées (HPR)
«Pour diversifier la portion « revenu » dans les comptes non enregistrés, j’opte pour les actions privilégiées, dit le gestionnaire. Elles procurent un dégrèvement fiscal.»
«Cependant, comme ces titres sont sensibles aux hausses de taux, voire même à l’élargissement des écarts de crédit, continue-t-il, la gestion active est selon moi plus avantageuse. Nicolas Normandeau, gestionnaire chez Fiera Capital, peut par exemple tempérer son risque en surpondérant ou sous-pondérant des sous-catégories.»
Actuellement, le gestionnaire surpondère les actions privilégiées perpétuelles.
«Grâce à Bâle 3, les « perpétuelles » bancaires ne seront plus considérées comme du capital Tier 1 à partir de 2023, explique Benoît Leclerc. Les banques les rachèteront sûrement avant cette date butoir pour redorer leur bilan financier. Donc, les « perpétuelles » bancaires ne sont plus de vraies « perpétuelles ».»
Le gestionnaire du FNB réduira tout de même le poids des actions privilégiées perpétuelles si une hausse de taux devient éminente.
«Il [le gestionnaire] n’entrevoit toutefois pas de mouvement avant un an», souligne Benoît Leclerc.
«Ce FNB a également l’avantage d’avoir seulement 162 M$ sous gestion, continue-t-il. Il peut donc bouger plus rapidement dans ce marché très serré.»
Depuis son lancement en novembre 2010, le HPR a constamment surpassé l’indice de référence, soit l’indice S&P/TSX actions privilégiées.
Son taux de croissance annuel composé depuis sa création le 23 novembre 2010 est de 6,41 % (au 31 mars 2013).
À 0,55 %, ses frais sont à peine plus élevés que ceux du FNB passif d’iShares (CPD) dont les frais sont de 0,45 %.