Pour des périodes équivalentes, les titres boursiers du TSX60 ont donné un rendement de 2 % et de – 2 %.

Le portrait est plus convaincant chez les fonds de couverture. Selon le Hedge Fund Index de BarclayHedge, dans les quinze années qui vont de 1997 à 2011, le rendement des fonds de couverture a été négatif deux années seulement, soit en 2008 (- 21,6%) et en 2011 (- 5,48%).

Le rendement du S&P 500, pour la même période, a connu quatre années négatives (- 9,1 % en 2000, – 11,9 % en 2001, – 22,1 % en 2002, – 37 % en 2008).

Fonds de couverture et fonds alternatifs présentent d’autres avantages significatifs. «À long terme, ajoute William-André Nadeau, ils donnent des rendements aussi bons que la Bourse, mais en étant moins volatils que les fonds d’actions.»

Par ailleurs, ajoute-t-il, «ils montrent peu de corrélation avec les actions, ce qui contribue à long terme à réduire le risque du client.»

De solution à produit

Le fonds de stratégies mondiales à rendement absolu (SMRA) a émergé au moment où Standard Life procédait à sa démutualisation, rappelle Emmanuel Matte, premier vice-président principal, solutions de placement, chez Investissements Standard Life (ISL).

La caisse de retraite de Standard Life accusait un fort déficit, et la société avait été avertie par ses conseillers financiers que ce poids dans le passif de l’entreprise constituait l’obstacle le plus important à sa démutualisation.

Standard Life a donc repensé de fond en comble la politique de placement de sa caisse de retraite, ce qui a donné jour à la structure originale du fonds SMRA.

«Cette solution est ensuite devenue un produit qu’on offre aux investisseurs, dit Emmanuel Matte. Sa structure représente notre meilleur message pour nos clients : vous ne pouvez pas avoir une meilleure convergence d’intérêts, car la retraite des gestionnaires du fonds dépend directement de leur façon de gérer.»

C’est donc ainsi qu’ISL et Fonds communs de placement Standard Life ont lancé en mars dernier le Fonds privé en gestion commune de stratégies mondiales à rendement absolu pour les investisseurs accrédités.

Sa performance se compare très avantageusement à celle des fonds de couverture indiquée plus haut.

Par exemple, depuis sa création en 2005, il a affiché un rendement annualisé brut de 8,6 % et une volatilité de seulement 5,9 %.

Au cours de la même période, les actions mondiales de l’indice MSCI Monde présentaient un rendement de 5,3 % et une volatilité de 15,4 %.

Lors de la crise financière de 2008, alors que le marché des actions mondiales reculait de plus de 17,4 %, le SMRA ne s’est replié que de 3,7 %.

Un fonds de nouvelle génération

Le fonds SMRA ressemble à un fonds de couverture traditionnel du fait qu’il vise un rendement absolu annuel (soit le rendement des acceptations bancaires canadiennes CDOR de six mois rehaussé de 5 %), il fait de la vente à découvert et peut recourir à des dérivés.

Là s’arrêtent les ressemblances.

Les frais de gestion du fonds SMRA sont ceux d’un fonds commun, soit de 1,25 % à 2,25 %, selon le type d’investissement. Donc, pas de supplément de 20 % sur la plus-value, typique des fonds de couverture.

De plus, la structure est entièrement transparente et liquide, de telle sorte que ses unités peuvent être négociées quotidiennement.

Enfin, le fonds ne recourt pas au levier financier, sauf celui qui est inhérent aux contrats à terme dans lesquels il peut s’engager.

Comme dans un fonds de couverture, le registre des catégories d’actifs est large et comprend les actions, les obligations, les fiducies immobilières, les devises et les produits de base. Par contre, pour préserver la liquidité du fonds, on n’y trouve pas d’immobilier ou de placement privé.

Quand les gestionnaires recourent à la vente à découvert, ils ne le font pas d’une façon « nette », mais « relative », explique Emmanuel Matte.

«Nos shorts sont combinés. Par exemple, nous achetons les grandes capitalisations américaines à long terme et nous vendons un contrat à terme sur les petites capitalisations. Nous essayons d’être le moins directionnel possible dans nos placements.»

Enfin, les positions de produits financiers dérivés font l’objet d’une compensation nette quotidienne.

À la base, le fonds SMRA s’appuie sur ce qu’Emmanuel Matte appelle sa «formule secrète», soit une stratégie par thèmes plutôt que par catégories d’actif.

«Nos décisions sont décortiquées en facteurs de risque», souligne-t-il.

Un fonds aussi distinctif doit-il nécessairement être réservé à des investisseurs accrédités ? Non.

«Nous travaillons à le rendre accessible à l’investisseur moyen, répond Emmanuel Matte, mais je ne peux pas m’engager à dire quand il le sera.»