La succursale ne fera que 84 mètres carrés (900 pieds carrés) et n’emploiera que 4 personnes. « Le Québec est un bon endroit pour faire des essais, car les Québécois sont parmi les premiers à adopter les nouvelles technologies », explique M. Downe, en marge de sa présentation.
« Nous aimerions en ouvrir une dizaine dans différentes régions, ajoute le dirigeant né à Montréal. Nous croyons que ce concept fonctionnera dans d’autres régions canadiennes et au Midwest américain. »
Le concept de petite surface est dans l’air du temps tandis que l’espace disponible dans certains territoires est restreint, explique M. Downe. Au moment où les particuliers effectuent beaucoup plus de transactions en ligne, le fait de miser sur une équipe moins nombreuse, mais dédiée au conseil est plus « productif ».
La Banque RBC a elle aussi choisi Montréal pour tester son concept de petite boutique. Un projet pilote est mené dans un immeuble à condos du quartier Côtes-des-Neiges. Ces installations sont moins dispendieuses et peuvent être déployées plus rapidement, a expliqué Martin Thibodeau, le président de la direction Québec de la Royale, en entrevue avec Les Affaires le mois dernier.
Des expériences au Québec
Ce n’est pas la première fois que la BMO utilise le Québec pour tâter le pouls du marché. Les consommateurs québécois ont été les premiers exposés à la campagne « Ça a du sens. Profitez » en 2008. Le slogan est maintenant utilisé par la banque à travers le pays.
Le laboratoire québécois est un terrain de jeu disputé. On y trouve trois joueurs régionaux : Desjardins, Banque Nationale et Banque Laurentienne. La Banque RBC occupe le troisième rang et veut « renforcer » sa troisième place. La Banque TD identifie le Québec comme l’un de ses principaux marchés de croissance avec les États-Unis.
M. Downe n’a pas voulu dire s’il visait une région du Québec ou un service en particulier pour gagner des parts de marchés dans la province. BMO mise sur sa stratégie pancanadienne « Ça a du sens. Profitez ». Autrement dit, elle mise sur la « relation » qu’elle noue avec les clients. « Je ne m’inquiète pas de ce que fait la concurrence, répond-il. Nous nous concentrons sur ce que nous faisons. »
Dans son allocution, M. Downe a abordé l’importance de s’adapter à la culture locale lorsqu’une entreprise canadienne s’installe à l’étranger. « Lorsque vous traversez la frontière, vous devez traduire l’esprit de votre marque pour un marché que vous ne connaissez peut-être pas – où les gens peuvent avoir une perception différente de votre entreprise et de la façon dont ils souhaitent interagir avec vous », a-t-il déclaré lors de sa première allocution prononcée devant les gens d’affaires montréalais.