Mais on allait payer le prix quelques mois plus tard. Le 15 février, le S&P 500 tomba tout près de 1800, soit une chute de 15%.
Depuis ce jour, les indices boursiers ont réalisé une puissante remontée, et l’indice américain a atteint un nouveau sommet historique. Mais au cours des dernières semaines, les cours ont varié à l’horizontale à dans un corridor de fluctuations très étroit.
Pour Philippe Hynes, président de Tonus Capital, une firme de gestion de portefeuilles de Montréal, la situation n’est pas sans rappeler celle de l’automne dernier. «Les mêmes problèmes sont toujours présents, et les évaluations boursières sont à nouveau relativement élevées», dit-il.
En novembre, les actions américaines se négociaient à un ratio cours/bénéfices de 18 fois les bénéfices anticipées pour les 12 mois suivants. Aujourd’hui, le ratio est de 18,5 fois. En février, il était tombé à 15 fois.
«Comme à l’automne dernier, les aubaines sont actuellement très difficiles à trouver», dit le gestionnaire qui mentionne que le niveau d’encaisse de ses portefeuilles a fortement augmenté au cours des dernières semaines, comme ce fut le cas l’automne dernier. Il préfère réaliser des profits en vendant des titres qui ont atteint leur objectif et attendre des prix plus attrayants,
«Du côté de l’économie américaine, rien ne semble trop inquiétant actuellement, ce qui a permis de retourner à des évaluations aussi élevées», dit Philippe Hynes. Mais la prudence est maintenant de mise, selon lui.
Le courtier américain Goldman Sachs épouse d’ailleurs ce point de vue, du moins pour les trois prochains mois, et suggère de rester loin de la Bourse durant cette période. Dans une note à leurs clients, les analystes de la banque new-yorkaise disent que leur indicateur concernant le sentiment des investisseurs envers les actions et les autres actifs risqués n’inspire pas confiance, révèle MarketWatch.
«Notre indicateur d’appétit pour le risque est près de son point neutre, et son momentum, jusque là positif, est en train de faiblir», disent-ils. «Cela suggère que le marché est moins bien soutenu, et qu’il faudra de meilleures nouvelles sur le plan fondamental pour permettre au rallye de se poursuivre», ajoutent-ils.
Par ailleurs, certains tenants de l’analyse technique ont une vue plus optimiste pour les prochains mois. Sur les marchés financiers, le jugement final, c’est le prix. Pour l’instant cela regarde très bien quant aux prix des actions, suggère Jonathan Krinsky, directeur de l’analyse technique chez MKM Partners, un courtier de Stamford, Connecticut.
L’indice Russell 3000, le plus large indice de la bourse américaine, est à un sommet historique, et il se maintient bien au-dessus de ses moyennes mobiles de 20, 50 et 200 jours qui ont toutes une pente haussière, souligne M. Krinsky.
Au cours du prochain mois, la Bourse pourrait toutefois faire face à des facteurs saisonniers négatifs. Selon une étude de Bespoke Investment Group, août a été ces 20 dernières années le pire mois quant aux performances boursières des titres de grande capitalisation. La perte moyenne pour le mois d’août a été de 1,3% durant cette période.