D’ici deux ans, 65 emplois seront créés par OTSC à Montréal. Déjà, une vingtaine de négociateurs, issus des universités montréalaises, sont à pied d’oeuvre, boulevard Maisonneuve à Montréal.
Spécialisé entre autres dans les acceptations bancaires, OTSC entend ainsi profiter de ce que la Bourse de Montréal négocie les contrats à terme sur acceptation bancaire de trois mois, les BAX.
Le ministre Marceau estime que l’arrivée du courtier spécialisé dans les contrats à terme pourrait bien être le premier jalon d’un nouvel engouement pour l’industrie financière de Montréal.
Chaque nouvelle entreprise qui s’installe à Montréal « vient consolider notre grappe financière » et peut « aider à attirer encore d’autres joueurs importants dans le futur », a déclaré Nicolas Marceau dans les locaux flambant neufs d’OSTC.
Richard Audet ajoute que Montréal pourrait bien prendre de plus en plus d’importance dans le monde des produits dérivés. Les perspectives de croissance seraient d’ailleurs excellentes pour un mainteneur de marché à Montréal, explique-t-il.
« La compensation des produits dérivés négociés hors cote pourrait certainement profiter à Montréal », dit-il, se refusant toutefois à chiffre la croissance potentielle du marché local. « Ça dépendra de ce que les régulateurs décideront » quant au nombre et au type de produits négociés de gré à gré qui devront dorénavant être inscrits en bourse, dit encore Richard Audet.
Si on tient pour acquis que tous les négociés hors-cote seront éventuellement compensés et inscrits en bourse, « on s’attend à une importante croissance dans les prochaines années », estime Richard Audet.
Montréal
Les crédits d’impôt, la Bourse de Montréal et l’important bassin de recrutement rendu possible par la présence de cinq universités à un jet de pierre des bureaux d’OTSC sont quelques-uns des incitatifs qui ont attiré OTSC à Montréal.
Par ailleurs, les mainteneurs de marchés disposent d’ententes commerciales avec les parquets, leur permettant d’engranger davantage de revenus en contrepartie de l’importante liquidité qu’ils maintiennent dans les marchés.
Il ne s’agit donc pas que de faire des profits à partir des écarts acheteurs/vendeurs.
OTSC est mainteneur de marchés dans les contrats à terme, explique Richard Audet. « On transige plus de 140 contrats à terme dans le monde », alors que certains des négociateurs se spécialiseront dans les commodités, d’autres dans les taux d’intérêt, d’autres encore dans les métaux précieux.
Le modèle d’affaires de OTSC repose notamment sur le recrutement et la rétention de nouveaux joueurs dans le marché. Le fort bassin universitaire montréalais est donc un argument majeur de vente pour le Montréal financier.
« On recrute de jeunes universitaires, on les forme, et après deux semaines de simulation, on leur donne du vrai capital et ils transigent ensuite. Ils sont en formation pendant deux ans environ », explique Richard Audet.
D’ici deux ans, une soixantaine de négociateurs auront pignon sur rue dans la métropole.
Et, qui sait, peut-être est-ce le début d’un apport de sang neuf pour les produits dérivés montréalais. OTSC, dont c’est le premier bureau en Amérique du Nord, est déjà présente à Londres, Varsovie, Madrid, Lisbonne et Mumbai.
« Si je me mets à négocier les produits montréalais, et que ça va bien, tous les bureaux d’OTSC dans le monde vont y regarder de plus près », et pourraient éventuellement s’intéresser eux aussi aux produits négociés au M-X, pense Richard Audet. C’est donc un potentiel de 350 négociateurs de plus qui pourraient négocier des produits dérivés montréalais de partout dans le monde.
L’entreprise bénéficiera pleinement des crédits d’impôt destinés aux centres financiers internationaux. Ceux-ci font en sorte que Québec déboursera jusqu’à 20 000 $ du salaire annuel de chaque employé. De plus, Emploi-Québec versera 209 000 $ à OSTC pour financer une partie de la formation de son personnel.
OSTC entend rapidement devenir l’un des trois principaux utilisateurs de la Bourse de Montréal, spécialisée dans les produits dérivés.
Avec La Presse canadienne.