« Je me tuais à écrire des blogues et des articles […] je réalisais bien qu’il y avait très peu de gens qui finissait par lire les articles de A à Z ou du moins qui s’y intéressait pour vrai », explique Hugo Neveu, conseiller en sécurité financière chez Hugo Neveu, Services financiers et propriétaire de la chaîne de vidéo conseillerfinancier.tv.
La vidéo est un médium qui permet aux conseillers de donner rapidement des conseils ou répondre à des questions que les investisseurs ont concernant toutes les facettes de leur planification financière, tout en leur permettant d’asseoir leur crédibilité.
« Les conseils que je donne dans mes vidéos peuvent servir de déclencheur pour que les clients viennent me voir », dit Francine Lavallée, planificatrice financière et présidente des Services Financiers Francine Lavallée, qui a produit plus d’une quarantaine de capsules depuis une dizaine d’années.
Tout comme ses confrères interrogés par Finance et Investissement, Jean-François Murphy-Filiatrault, conseiller en sécurité financière et en épargne collective rattaché au Groupe Investors, considère que la vidéo lui permet d’éduquer ses clients, comme en témoigne sa chaîne de vidéos.
Lire aussi – Dossier médias sociaux
« L’idée m’est venue de faire de petits vidéos sur comment fonctionnent les choses en finances, souligne-t-il. C’est un domaine qui est extrêmement mystique et peu compris par la majorité des gens ».
« Le but numéro un [de mes capsules] est de vulgariser des concepts qui sont inintéressants, flous et abstraits pour le commun des mortels », ajoute, pour sa part, Hugo Neveu.
Vendre un produit n’est pas une option, la vidéo seule est considérée comme un outil de marketing efficace. Les clients qui apprécieront votre contenu entreront ensuite en contact avec le conseiller.
« Il ne faut pas voir [la vidéo] comme un outil, il faut le voir comme un engagement[…| Sinon, j’aurais arrêté après la première vidéo. En bout de ligne, je trouve que ça m’a rapporté beaucoup plus personnellement que ce qui est possible de quantifier en argent ou en client », dit Jean-François Murphy-Filiatrault, qui est également animateur de la chaîne vidéo Les finances en 5 minutes.
Aviser son cabinet
La première étape pour un conseiller souhaitant produire de la vidéo est d’aviser son cabinet de sa démarche.
« Il faut toujours s’assurer que la société mère soit au courant et supporte le projet, sinon ça peut causer un cauchemar de législation », explique Jean-François Murphy-Filiatrault.
Le département de conformité de la société auquel le conseiller est rattaché en épargne collective pourrait exiger de voir le manuscrit, d’ajouter leur logo et l’image en fonction de la marque, souligne Francine Lavallée.
Une fois le manuscrit approuvé, ce qui peut prendre plusieurs mois, le conseiller peut démarrer le processus la tête reposée.
Si le conseiller souhaite contourner cette obligation, il peut se concentrer sur d’autres sujets en évitant d’aborder les sujets reliés à l’épargne.
« En aucun cas, je n’aborde les questions de l’épargne collective dans mes capsules, dit Hugo Neveu. Investia m’autoriserait à l’aborder, par contre, faudrait que je fasse approuver chacune de mes capsules ».
Les bonnes pratiques
Ceux qui utilisent ce médium sont catégoriques : les vidéos doivent être courtes, traiter d’un seul élément et ne pas chercher à vendre un produit en particulier.
« Une fois les sujets trouvés, l’idée, c’est de réussir en une minute ou une minute trente de décrire le processus le plus sympathiquement et le plus accessiblement possible », explique Hugo Neveu.
Francine Lavallée ajoute qu’il faut miser sur la simplicité et rester naturel : « Au début, je voulais tellement être bonne et fine que j’avais l’air d’un stéréotype guindé ».
Tout en restant professionnel, le conseiller doit également trouver une façon de rejoindre émotivement l’investisseur.
« Nous avons utilisé l’humour parce que nous voulions que les gens rient, mais qu’ils comprennent les choses », souligne Jean-François Murphy-Filiatrault.
L’équipement
La technologie vidéo s’est grandement améliorée au cours des dix dernières années. À un tel point qu’il est maintenant possible de produire une vidéo de bonne qualité en utilisant seulement un cellulaire et un logiciel de montage de base.
« Pourvu qu’il y ait un minimum de qualité, de bonnes informations et du professionnalisme », dit Francine Lavallée.
Le conseiller peut également s’entourer d’une petite équipe, comprenant un réalisateur, un caméraman et une personne pour le montage.
Tout dépend du montant et du temps qu’il est prêt à y investir, puisque la fourchette de coût débute à quelques centaines de dollars et peut facilement atteindre les milliers.