«Je crois aussi que l’Europe peut receler de bonnes occasions, dit-il. La peur qui a saisi ce marché a rendu certains titres très abordables.»
Dans ce contexte, il recommande trois fonds d’actions dont les gestionnaires ont une bonne feuille de route. «C’est eux qui font le fonds», explique-t-il.
1. Fonds d’actions canadiennes Sprott
«En ce moment, ce fonds n’a pas la cote auprès des investisseurs, prévient le conseiller. Il a perdu 25 % de son actif en 12 mois.»
Pourtant, son gestionnaire, Eric Sprott, président de Sprott Asset Management, est considéré par plusieurs comme un des plus grands visionnaires financiers du Canada.
L’inclination d’Eric Sprott pour les ressources naturelles est connue, et cela n’a pas été payant depuis deux ans. Résultat, le fonds a inscrit un rendement annualisé de – 22,75 % (31 décembre 2012) sur la période, soit nettement moins que les – 15,14 % affichés par la catégorie.
«Par contre, sur 15 ans, ce fonds a procuré un rendement annualisé de 15,39 %, soit presque deux fois plus que la catégorie (7,81 %), note Michel Marcoux. À mon avis, les difficultés actuelles sont une occasion pour les audacieux d’acheter des parts à prix moindre.»
«Mais ce fonds ne fera pas de miracles si le secteur des ressources naturelles bat de l’aile», prévient-il.
Avec 90 % du portefeuille dans les ressources, Eric Sprott croit fermement au potentiel de ce secteur. Il s’attend d’ailleurs à une embellie du côté des métaux précieux.
À 2,98 %, les frais de gestion (RFG) du fonds sont plus élevés que la médiane de 2,64 % de la catégorie. «Eric Sprott a toujours dit, « je suis le plus cher, mais je suis le meilleur »», rappelle Michel Marcoux.
2. Fonds grande capitalisation Canada Fidelity
Finaliste du Top 25 de l’industrie financière du Québec 2012 de Finance et Investissement, Daniel Dupont, gestionnaire depuis 2011, vient de remporter un Prix Lipper 2013 pour les excellents rendements ajustés au risque de ce fonds.
«Daniel Dupont a le même style que le légendaire Warren Buffett, dit le conseiller. Très calme, très posé, conservateur…»
Depuis 2011, le fonds a enregistré un rendement annualisé de 8,02 %, ce qui est nettement supérieur à la performance de – 1,43 % de la catégorie.
«Il y a un an, ce gestionnaire est sorti des banques, car il entrevoyait un ralentissement dans l’immobilier, remarque Michel Marcoux. Il a agi prématurément, mais son pressentiment commence à se vérifier.»
Daniel Dupont a aussi diminué ses positions au Canada pour investir davantage aux États-Unis et à l’international. Actuellement, ces trois régions du monde comptent pour 50 %, 25 % et 25 % de l’actif sous gestion, respectivement.
Le RFG de 2,27 % du Fonds grande capitalisation Canada Fidelity est inférieur à celui de sa catégorie (2,46 %).
3. Portefeuille mondial EdgePoint
Tye Bousada et Geoff MacDonald, deux vétérans qui évoluaient auparavant chez Trimark, se sont faits par ailleurs connaître pour avoir évité l’éclatement de la bulle technologique au début des années 2000. Aujourd’hui, ils gèrent ce portefeuille mondial et sont actionnaires d’EdgePoint.
«Tye Bousada et Geoff MacDonald sont très « valeur », souligne Michel Marcoux. Ils évaluent l’entreprise comme s’ils s’apprêtaient à faire une OPA.»
Ces investisseurs à contre-courant aiment dénicher des titres de qualité qui sont sous-évalués du fait qu’ils ne retiennent pas l’attention des autres participants du marché.
«L’an dernier, Tye Bousada et Geoff MacDonald mettaient l’accent sur le marché américain, qui a bien performé, dit Michel Marcoux. Cette année, ils ont les yeux rivés sur l’Europe.»
Les États-Unis représentent néanmoins 70 % de l’actif sous gestion, par rapport à 30 % pour l’international.
Les grands noms en portefeuille sont Wells Fargo & Co., Ryanair Holdings et International Rectifier.
Sur quatre ans, ce fonds créé en 2008 a procuré un rendement annuel moyen de 10,34 %, par rapport à 7,06 % pour la catégorie. Mais son bêta (1,08) est un peu plus élevé que celui de ses pairs (1,06).
Son RFG de 1,88 % est nettement inférieur à la médiane de la catégorie, de 2,58 %. Cet écart substantiel fait partie de la stratégie de commercialisation du fonds, qui demande en retour un investissement minimum de 15 000 $.