La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a indiqué que le nombre de mises en chantier annualisé avait reculé de 18,5 % au Canada en janvier. Au Québec, la baisse est de 29,6 %. À Montréal, la chute atteint 42 %!

En théorie, les données de janvier pourraient être une anomalie statistique, reconnaît M. Madani. Cependant, «lorsqu’on regarde le ralentissement des permis de bâtir depuis quelques mois, il est clair que ce n’est pas une bizarrerie statistique, mais le commencement d’un brutal mouvement baissier», écrit-il.

Cet économiste indépendant ne dresse pas un portrait détaillé du marché immobilier de chaque région. Il faut donc déduire de ses propos le fait que certains marchés sont plus à risque que d’autres, notamment Toronto et Vancouver.

Effet domino sur l’économie

L’économie canadienne ne sera pas épargnée, selon lui. Il anticipe une croissance du PIB d’entre 1 % et 1,5 % en 2013. C’est nettement sous la prévision de la Banque du Canada à 2 %.

Les difficultés du secteur de la construction pèseront, évidemment. La consommation des ménages sera, elle aussi, touchée tandis que la valeur des habitations diminuera.

«Autrement dit, que les dépenses des ménages croîtront au même rythme que leur revenu maintenant qu’ils auront moins recours à l’endettement, prédit l’économiste. La consommation pourrait même être inférieure si les ménages décident d’épargner davantage en raison de la baisse de la valeur de leur propriété.»

Le ralentissement de l’économie se fait sentir sur le huard. Lundi, le dollar canadien a touché un creux depuis août par rapport à la devise américaine.

Vendredi dernier, Statistique Canada a également fait part d’une perte de 22 000 emplois en janvier. Une mauvaise surprise; les économistes prévoyaient plutôt l’ajout de 5 000 emplois.