Au lendemain du vote, David Cameron a affirmé que le pays a besoin d’un nouveau leadership et qu’il ne sera pas le capitaine qui mènera les négociations à venir.
En effet, le premier ministre a indiqué qu’il quittera ses fonctions d’ici l’automne.
La nouvelle a placé David Cameron dans une position délicate, lui qui avait fait campagne pour rester au sein de l’UE après avoir conclu une nouvelle entente avec les dirigeants européens.
Les habitants du Royaume-Uni ont décidé de se retirer de l’Union européenne (UE), le premier pays à le faire depuis la création de l’UE. Il s’agit donc d’un référendum historique qui force maintenant le pays à redéfinir sa place au sein de l’Union européenne et auprès de l’ensemble de la communauté internationale.
Selon les résultats officiels, le clan du « partir » a remporté avec 51,9 % contre 48,1 % pour le clan du « rester ».
Un plus grand contrôle des frontières et de l’économie a motivé le pays à quitter l’UE.
Plus de 46 millions d’électeurs étaient convoqués aux urnes pour se prononcer sur l’avenir de leur pays par la voie d’un référendum au terme d’une campagne particulièrement houleuse.
Les résultats sont restés serrés toute la soirée, mais le camp qui souhaite « partir » de l’UE semble avoir mieux fait que prévu dans certaines circonscriptions.
La livre britannique a chuté à son plus bas niveau en 31 ans, vendredi.
La Banque d’Angleterre a dit qu’elle « prendra toutes les mesures nécessaires » pour assurer une stabilité monétaire et fiscale, à la suite du vote.
Certes, les résultats du référendum britannique ont secoué les marchés, mais ils ont réjoui les partisans du « partir ».
L’ex-maire de Londres et député conservateur Boris Johnson dirigeait le clan pour « partir » de l’UE en compagnie notamment du chef du Parti de l’indépendance du Royaume-Uni, Nigel Farage qui a affirmé que l’UE se mourrait depuis le départ des Britanniques.
« L’aube se lève sur un Royaume-Uni indépendant », a déclaré M. Farage devant des partisans du « partir ». Il a aussi qualifié le référendum de « victoire pour les gens ordinaires, contre les grandes banques et entreprises et contre les grandes politiques ».
En théorie, tout un processus devrait s’activer en vue du retrait du Royaume-Uni. Le premier ministre Cameron devra d’abord envoyer une lettre à ses homologues européens pour les informer de la décision des Britanniques.
Des négociations entre l’Europe et le Royaume-Uni s’amorceront ensuite et il est prévu qu’elles devront durer un maximum de deux ans. Ils pourront alors discuter du retrait seulement, ou du retrait et d’un nouveau partenariat entre les deux territoires.
Réactions
Dans la foulée des résultats, la classe politique a réagi. L’Allemagne tiendra une rencontre avec les six pays fondateurs de l’UE.
En Écosse, les 32 régions ont voté pour demeurer membre de l’UE. Pour la première ministre d’Écosse Nicola Sturgeon, ce résultat démontre « qu’il est clair que les Écossais voient leur futur au sein de l’UE ». L’Écosse avait refusé de se séparer du Royaume-Uni lors d’un référendum sur la question en 2014, mais plusieurs croient que le résultat de vendredi relancera la question.
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a affirmé qu’un référendum similaire devrait être organisé en France. Sur Twitter, elle a écrit : « Une victoire pour la liberté. Nous avons besoin d’un référendum pareil en France et dans les pays de l’UE ».
Le député d’extrême droite néerlandais Geert Wilders a aussi demandé un plébiscite aux Pays-Bas sur son adhésion à l’UE. Geert Wilders a indiqué sur Twitter : « Maintenant c’est notre tour ».
Le vote britannique est considéré comme un tremblement de terre politique qui ébranlera la stabilité d’une unité qui s’était forgée après la Seconde Guerre mondiale. La décision des Britanniques pourrait créer un effet domino dans d’autres pays d’Europe.
De leur côté, les États-Unis ont réagi prudemment à l’issue du vote. La Maison-Blanche a indiqué que le président Barack Obama rencontrera le premier ministre David Cameron au cours des prochains jours.
Obama avait encouragé les Britanniques à demeurer dans l’UE, mais avait aussi dit que la décision appartenait à ceux qui votaient.