Le son de cloche est un peu différent chez B2B Banque, mais il faut dire que cette institution, grâce au réseau étendu de conseillers financiers qu’elle dessert, est une des plus actives dans le domaine des prêts REER.

Chez B2B, on constate une croissance de 16,5 % des prêts REER depuis 2010, tandis que les montants empruntés sont passés de 9 000 à 10 000 $ durant la même période.

«La plupart des clients choisissent le remboursement pour un terme court d’un ou deux ans, mais dans les faits, ils payent plus tôt : en moins d’un an très souvent», remarque Christine Zalzal, vice-présidente marketing chez B2B.

Préférer la marge hypothécaire

Le prêt REER semble avoir moins la cote, si l’on en juge par les commentaires de conseillers à qui Finance et Investissement a parlé. «Je n’en fais pas la promotion, indique Fabien Major, conseiller en sécurité financière et propriétaire de Major Gestion privée, à Montréal. Je n’en ai recommandé que trois au cours des deux dernières années et c’étaient des prêts de raccordement pour des investisseurs dont le niveau d’impôt est suffisamment élevé pour le justifier ou qui attendent des entrées d’argent dans les mois à venir.» C’est dire que ces trois prêts REER ont été vite remboursés. Et Fabien Major ajoute : «À la suite de ces prêts, j’ai établi avec ces clients un prélèvement automatique pour le REER.»

Larry Bathurst est dans la même situation. «Nous ne faisons pas beaucoup de prêts REER, et quand c’est le cas, nous privilégions le prêt remboursé en 12 mois ou le plus vite possible», dit-il. Comme Fabien Major, il encourage toujours le versement automatique.

Toutefois, il reconnaît que l’emprunt REER se justifie dans certains cas à titre de «truc» psychologique. «J’ai des clients qui ont plus de discipline pour rembourser une dette que pour épargner régulièrement. Il vaut mieux pour eux passer par l’emprunt, en consentant de payer le petit coût d’intérêt. Et ce n’est pas lié au niveau de revenu. Un couple client gagne 225 000 $ par an, mais préfère quand même faire un emprunt.»

Pour de tels emprunts, Larry Bathurst préfère le recours à la marge hypothécaire au prêt REER. Une telle ponction dans la marge hypothécaire a de bonnes chances de se faire à un taux plus bas. «Et c’est plus simple à gérer qu’une demande de prêt REER. Arrivé au 26 février, l’investisseur qui constate qu’il n’a pas contribué peut puiser dans sa marge, et la chose se fait en un rien de temps.»