« Il a récupéré de sa performance épouvantable de janvier et offre encore une valeur convaincante selon les normes historiques, mais il y a des difficultés. » L’éclatement de la bulle des marchandises a porté un coup dur au marché boursier canadien et à l’économie de ce pays, dit Daniel Bubis.
« Le secteur canadien de l’énergie, de première importance, a été frappé très fort. » Bien que les données fondamentales du pétrole se soient récemment améliorées, il y a toujours une surproduction sur le marché mondial, ajoute-t-il. « Cela veut dire que la relance du prix du pétrole a toutes les chances d’être progressive. »
Un autre motif de prudence, selon Daniel Bubis, est l’incertitude permanente qui entoure les économies de la Chine et des marchés émergents. Il est difficile de prédire ce qui va arriver à ces économies, dit-il, aussi une approche prudente à la sélection des actions est-elle de mise.
Daniel Bubis signale que lui et son équipe mettent davantage l’accent sur les actions de premier ordre à grande capitalisation. « De plus, dans une conjoncture de croissance économique mondiale lente, les dividendes représentent une partie importante du rendement total procuré par les actions. Les sociétés versant des dividendes ou les augmentant devraient représenter un pourcentage important dans un portefeuille. »
Les marchés boursiers du Canada comme des États-Unis étaient faibles à l’orée de cette année, d’après Daniel Bubis. Il y avait « un pessimisme extrême des investisseurs fondé sur des soucis macroéconomiques ». On s’inquiétait de la santé de la Chine et d’autres économies des marchés émergents et du ralentissement économique qui pouvait en résulter pour l’économie américaine, « élément positif dans la croissance mondiale ». À mesure que les mois passent, le sentiment des investisseurs s’améliore, dit-il. « Les données économiques solides qui émergent des États-Unis ont apaisé les craintes des investisseurs et leurs inquiétudes sur la Chine se sont quelque peu calmées.
L’économie américaine est actuellement en voie de produire « un taux de croissance lent et stable du PIB de plus de 2 % cette année, et c’est cette cadence lente et stable qui gagnera la course. » En revanche, note Daniel Bubis, les perspectives de croissance du PIB au Canada en 2016 sont plus modestes à environ 1 %. Le taux de chômage au Canada est également plus élevé qu’aux États-Unis.
À la lumière de ces faits, « il est logique pour les Libéraux du nouveau gouvernement fédéral d’augmenter les dépenses d’infrastructure prévues, tel que défini dans le budget du 22 mars. La condition, ajoute-t-il, est que « ces dépenses soient effectuées à bon escient ».
Sans aucun doute, il y a de la valeur à se procurer sur le marché boursier canadien, ajoute Daniel Bubis, dont la gestion est axée sur la valeur. Tetrem emploie une mesure quantitative pour estimer la valeur d’une place boursière donnée. L’équipe des actions calcule la différence entre l’évaluation des 20 % d’actions les moins chères sur ce marché et la valeur du marché dans son ensemble.
L’équipe utilise des méthodes d’évaluation traditionnelles comme le ratio cours/bénéfices et le ratio cour/valeur comptable. « Plus l’écart est important entre l’évaluation des actions les moins chères sur le marché et la valeur du marché dans son ensemble, plus l’occasion est importante », dit Daniel Bubis.
Actuellement, la différence de valeur sur le marché boursier canadien est substantielle selon les normes historiques, dit-il. « Cela nous indique que beaucoup de négativité a déjà été incorporée au marché boursier canadien, reflétant le thème « Vendez le Canada ».