Nouvelle acquisition de Fiera : six questions à Sylvain Brosseau
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Finance et Investissement (FI) – Que représente cette acquisition pour Fiera Capital à moyen terme?

Sylvain Brosseau (SB) – La décision de développer le marché américain remonte à trois ou quatre ans déjà. […] Cette acquisition ajoute cinq stratégies ayant de bons antécédents et une très belle équipe de gestionnaire de portefeuille qui pourrait aussi contribuer à créer d’autres produits dans le futur. Du point de vue des investissements, nous ajoutons vraiment de la profondeur à notre gamme de produits et, d’un point de vue de la clientèle, ça nous donne accès à des réseaux qu’on n’avait pas encore réussi à développer.

FI – Que manque-t-il à l’éventail de stratégies de placement que vous êtes aptes à offrir à vos clients?

SB – Nous mettons beaucoup d’efforts actuellement à développer nos stratégies alternatives et nous nous concentrons présentement sur les produits de crédit alternatif.

Nous regardons aussi les marchés émergents. […] C’est une question de temps avant de trouver une équipe avec laquelle nous puissions bâtir quelque chose.

FI – Est-ce que l’avenir de Fiera Capital est aux États-Unis ou est-ce que vous pensez ouvrir de nouveaux marchés?

SB – C’est sûr que nous focalisons, depuis deux ou trois ans, plus aux États-Unis qu’au Canada. C’est une évidence avec l’acquisition d’hier et le fait que nos quatre dernières acquisitions ont été aux États-Unis.

Deuxièmement, si on est capable de réussir dans les dix prochaines années [à obtenir] une fraction [aux États-Unis] de qu’on a réussi dans le marché canadien, nous pourrions aller chercher des dizaines de milliards d’actifs.

Ceci étant dit, il faut faire attention. Le siège social de Fiera est à Montréal. La grande majorité des ressources seniors et de direction sont à Montréal, l’idée ce n’est pas d’abandonner le marché canadien. Mais en terme de croissance, le marché américain nous donne des opportunités qui sont beaucoup plus grandes qu’au Canada présentement.

FI – Durant la conférence téléphonique, vous avez souligné qu’Apex ne souhaitait pas vendre, mais voulait trouver une manière de poursuivre sa croissance. Qu’est-ce qui explique ce revirement de situation ?

SB – Il y a plusieurs questions qui surviennent lorsque tu gères de la croissance. C’est dans ce contexte que nous les avons rencontrés. Ça a été difficile de les convaincre de vendre, parce qu’ils s’interrogeaient entre investir dans l’entreprise […] ou encore se rallier à quelqu’un pour atteindre cet objectif. Finalement, nous avons réussi à les convaincre de s’allier à nous.

FI – Vous soulignez que cet achat se traduira par un accroissement de 10 à 15 % de votre résultat net pour les 12 prochains mois, comment arriverez-vous à un tel résultat?

SB – Le fait qu’Apex ait une structure très rentable et qu’on puisse l’intégrer à nos opérations sans avoir à ajouter de coûts. Nous avons déjà la plateforme opérationnelle, nous intègrons dans une plateforme déjà existante une structure très rentable et nous sommes capables de maintenir la rentabilité.

FI – Est-ce que les marchés instables des derniers mois ont affecté vos portefeuilles de placement?

SB – Nous ne sommes pas trop affectés jusqu’à présent. C’est certain que certaines classes d’actifs se sont fait frapper plus que d’autres, mais comme organisation, nous ne sentons pas vraiment d’impacts négatifs à ce jour.