En effet, rappelons que les ventes nettes en FCP ont connu une diminution importante en janvier, alors que les rachats (ou remboursement) se sont élevés à 80 M$, d’après les données obtenues par l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC).
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« La majorité des rachats proviennent des fonds d’actions domestiques et ceux domestiques équilibrés », explique Alyhan Surani, directeur recherche et statistique pour IFIC.
Les rachats en fonds d’actions ont été de 1,3 G$ en janvier, alors que les ventes nettes de l’année dernière atteignaient 554,8 M$ pour la même période. Les autres classes d’actifs ont connu des ventes nettes positives en janvier, limitant l’impact des remboursements dans les fonds d’actions.
Une autre explication résiderait dans le marché d’actions canadien, selon un analyste de fonds.
« Il faut reculer en septembre 2014 pour trouver la dernière période positive dans le marché canadien. Le marché des fonds d’actions canadiennes est en baisse depuis un bon bout de temps », dit Dan Hallett, analyste de fonds et vice-président de High View Financial Group.
D’ailleurs, les chercheurs d’Investor Economics soutiennent que les fluctuations du marché ont un impact concret sur les revenus en fonds commun. Ils ont découvert que chaque baisse de 1 % dans le marché des FCP provoque une diminution de 177 M$ des revenus issus de ce type de produits à travers l’industrie.
Les chercheurs s’attendent à ce que l’industrie des FCP subissent une contraction de 5 à 10 % dans le marché des fonds d’actions, soit une perte de près d’un milliard de dollars pour l’industrie.
Malgré tout, cette baisse sera de courte durée, soutient Alykhan Surani.
« Si vous regardez les données de 2009, il y avait une importante baisse dans les ventes de FCP et tout a fini par rentrer dans l’ordre. La diminution de l’actif sous gestion en janvier est vraiment due aux marchés, les ventes nettes jouant un rôle négligeable là-dedans », dit-il.
Rappelons que, pour la période allant de février 2008 à janvier 2009, les ventes nettes en capitaux à long terme – comprenant les fonds d’actions, les fonds équilibrés, les obligations et les fonds spécialisés – étaient en baisse de 11,8 G$. L’année d’après, ils étaient en hausse de 23,5 G$.
Pour consulter le tableau produit par l’IFIC sur les ventes nettes en FCP de 2006 à 2016, cliquez ici
Les observateurs s’attendent à voir l’industrie des FCP rebondir en février et ne sont pas inquiets outre mesure.
« Je ne serais pas surpris qu’il y ait encore plus de rachats que de ventes nettes, particulièrement parce que c’est la période des REER, indique Dan Hallett. Les données seront certainement meilleures que celles de janvier, mais les fonds d’actions resteront possiblement négatifs. »
Impact nul sur la période REER
D’ailleurs, les conseillers consultés sur leur période REER affirment qu’elles se déroulent normalement et que les investisseurs sont toujours présents.
« Il y a beaucoup d’effervescence, les gens se concentrent sur leur finance […] nous sommes en train de boucler l’agenda pour les prochaines semaines et les prochains mois », dit Dominic St-Laurent, planificateur financier pour la caisse Desjardins de Ste-Foy.
« Aucun changement significatif, mais j’ai peut-être quelques rendez-vous de moins comparés aux années précédentes », avoue de son côté Adam Kouri, planificateur financier chez BMO.
La période des REER offre une opportunité en or pour les conseillers qui en profitent pour discuter des plans financiers avec leurs clients et les FCP restent le choix de prédilection des investisseurs, selon Dominic St-Laurent.
« Il y une partie de notre clientèle qui est très sécuritaire et qui recherche des produits avec une garantie de capital, mais la majorité des gens vont vers les FCP », dit-il.