Le ralentissement économique de la Chine et la baisse du prix du pétrole provoquent une onde de choc qui fait surgir des aubaines. «Le marché est malmené, et on ne sait pas quand la descente se terminera. Comme la moitié des fonds sont gérés en fonction des indices, on vend quand le prix du pétrole baisse, et cela crée des occasions d’achat», explique-t-il.
Dans ce contexte, Yvan Mathieu privilégie trois fonds de croissance à risque moyen, gérés activement par des gestionnaires réputés.
«Peu importe qu’on soit à 30 ans de la retraite ou qu’on soit retraité depuis 10 ou 15 ans, ça prend des fonds de croissance dans un portefeuille. C’est seulement la proportion qui va changer», dit le conseiller, qui suggère un trio d’attaquants qui négocient sur le marché international.
Les trois fonds qu’il propose ont tous battu leurs comparables depuis cinq ans et se situent parmi les 10 % des meilleurs. «Ce n’est pas parce qu’on connaît une mauvaise année qu’on doit sortir de ces fonds. Leurs gestionnaires font la chasse aux aubaines afin que le rendement soit au rendez-vous quand ça va remonter», dit Yvan Mathieu.
1. Portefeuille mondial EdgePoint (Série A)
Ce fonds est géré par EdgePoint, une société de Toronto fondée en 2008, qui est la plus petite firme avec laquelle le Groupe Mathieu Turgeon fait affaire. Elle privilégie une approche basée sur l’achat d’actions de haute qualité, sous-évaluées, et qu’elle conserve longtemps. Son approche de gestion de type fondamental plaît à Yvan Mathieu.
Seulement 35 titres composent le portefeuille, soit quatre fois moins que la plupart des autres fonds, selon le planificateur. «Les responsables font une gestion très serrée, dit-il. Ils analysent les bilans, se déplacent dans les entreprises et examinent les plans d’affaires, ce qui se fait de moins en moins de nos jours.»
Au 31 décembre 2015, le portefeuille était dominé par les titres du secteur des produits industriels (28 %) et des technologies de l’information (13,5 %).
Yvan Mathieu apprécie le caractère indépendant de cette petite firme qui compte cinq gestionnaires, à qui il peut parler directement. Le ratio de frais de gestion (RFG) s’élève à 2,14 %.
«Leur politique est simple : ils veulent facturer le moins de frais possibles au client, c’est pourquoi ils font très peu de publicité. Vous ne verrez jamais de casquettes ou de balles de golf EdgePoint», souligne Yvan Mathieu.
L’actif du fonds s’élève à 4,6 G$, et le placement minimal est de 15 000 $. «Un placement de 15 000 $ chez eux en novembre 2008 valait 47 000 $ en décembre 2015. Ils ont triplé la mise malgré trois reculs de 20 % pendant cette période !» affirme Yvan Mathieu.
Le rendement annualisé du fonds s’établit à 17,7 % depuis sa création en novembre 2008. Il a atteint 15,9 % sur cinq ans et 12,7 % pour l’année 2015 (au 31 décembre). À titre de comparaison, le rendement moyen de la catégorie (actions mondiales) a atteint 10,7 % sur cinq ans et 11,9 % en 2015, selon Morningstar Canada.
2. Fonds Fidelity Étoile du Nord (Série B)
La réussite de ce fonds tient à la compétence et à la complémentarité de ses deux gestionnaires vedettes : Daniel Dupont et Joel Tillinghast.
Le premier gère un portefeuille composé de 30 à 50 titres de grandes entreprises, soit la moitié de l’actif. «Daniel Dupont s’assure que les sommes qui lui sont confiées soient placées dans des entreprises qui existeront encore dans 10 ans», souligne Yvan Mathieu.
L’autre moitié du portefeuille est gérée par Joel Tillinghast, un gestionnaire réputé chez Fidelity. «C’est celui qui fouille pour trouver les aubaines. Il s’occupe des moyennes entreprises et possède de 300 à 400 titres dans son portefeuille.»
Yvan Mathieu apprécie l’équilibre qu’apporte cette gestion bicéphale : «Ces deux gestionnaires ont des mandats différents et se complètent très bien».
Le fonds de la Série B investit principalement dans la consommation discrétionnaire (14,6 %) et de base (11,2 %). Sur le plan géographique, l’actif est surtout investi aux États-Unis (61 %), au Japon (10,6 %) et en Corée du Sud (8,6 %), selon les données de Fidelity au 30 novembre dernier.
Le fonds Étoile du Nord a dépassé 91 % de ses pairs sur cinq ans et 98 % sur trois ans, souligne Yvan Mathieu. «Ce n’est pas juste dans le premier quartile, c’est dans les 10 % des meilleurs», dit le conseiller, qui a recommencé en 2015 à recommander ce fonds qu’il avait délaissé depuis quelques années.
Le rendement annuel composé du fonds s’établit à 9 % depuis sa création en octobre 2002, à 15,2 % sur cinq ans et à 24,9 % en 2015 (31 décembre). Selon Morningstar Canada, les fonds de cette catégorie (Actions internationales de petite et moyenne capitalisations) ont affiché en moyenne un rendement de 9,4 % sur cinq ans et de 12,3 % en 2015.
Le RFG du fonds s’établit à 2,33 % (au 31 octobre 2015).
3. Fonds Destinée mondiale Trimark (Série A)
Yvan Mathieu aime beaucoup la façon dont ce fonds réagit aux mouvements du marché : «Sur trois ans, quand le marché monte, le fonds récupère 81 % de la hausse, et quand le marché descend, il subit seulement 51 % de la baisse, soit moins que l’indice».
Autrement dit, ce fonds protège l’investisseur quand le marché descend, mais il l’enrichit beaucoup quand le marché est en hausse.
Le Fonds Destinée mondiale de Trimark, géré par Jeff Hyrich et Erin Greenfield, compte 34 titres et un actif de 1,3 G$.
Son rendement annuel de 20,2 % sur trois ans le classe au 23e rang sur 928 fonds comparables. Il s’agit d’un rendement qui dépasse par quatre points de pourcentage celui de la moyenne de la catégorie (actions mondiales), selon Morningstar Canada.
Le rendement annualisé du fonds s’établit à 15,1 % sur cinq ans et à 18,8 % sur un an, comparativement à 10,7 % et à 11,9 % pour la moyenne de la catégorie (au 31 décembre).
Le portefeuille du fonds est dominé par la consommation discrétionnaire (26 %), les produits industriels (21 %) et les placements à court terme et les liquidités (19,1 %), selon les données du 31 décembre.
Les gestionnaires investissent principalement dans des sociétés à moyenne capitalisation. La capitalisation boursière moyenne du fonds est inférieure à celle de bon nombre de ses concurrents, ce qui signifie qu’il peut procurer une diversification accrue à un portefeuille mondial.
Le RFG s’établit à 2,64 % (à la fin de 2014).