La chute des prix du pétrole, la situation en Chine, la dépréciation du dollar canadien, de même que la hausse du taux directeur américain, sont autant de facteurs ayant amené de la volatilité sur le marché canadien, rappelle Francis Sabourin.
« 2015 a été une année assez difficile pour les actions canadiennes et le rendement des actions américaines, même en incluant les dividendes, n’a pas été à la hauteur des attentes, analyse-t-il. La dépréciation du dollar canadien a toutefois aidé la cause des Canadiens ayant investi aux États-Unis. »
La dépréciation du dollar canadien a aussi servi la cause des entreprises exportatrices canadienne, selon Francis Sabourin. Il cite le cas de Magna et d’Alimentation Couche-Tard, « qui ont des revenus en dollars américains. Ce sont des titres à regarder dans une perspective de moyen à long terme, car même si l’économie mondiale risque de ralentir en 2016, il y a une croissance de l’emploi aux États-Unis et la confiance du consommateur est là ».
Quant au secteur de l’énergie, bien que la baisse du baril de pétrole ait permis d’alimenter la consommation, « en laissant plus d’argent dans les poches des citoyens », il espère que le prix du baril du pétrole ait frappé un plancher, « parce qu’en fin de compte, tous les marchés sont influencés par ces variations de prix ».
Francis Sabourin estime que si cet effet, au Canada, a été moins ressenti dans le prix de l’essence en raison des taxes à la consommation, aux États-Unis, « l’effet sur la consommation a été très bénéfique ».
Afin de contrôler la volatilité des marchés, Francis Sabourin privilégie donc des fonds tel que le Fonds d’actions mondiales SmartBeta BNI. Lancé en novembre dernier par la Banque Nationale, en partenariat avec Rothschild Asset Management, qui agit à titre de sous-gestionnaire de portefeuille.
« Le Fonds d’actions mondiales SmartBeta BNI est nouveau et paraît prometteur, mais ça reste à voir étant donné qu’il n’a pas d’historique, dit-il. L’approche privilégiée est toutefois intéressante. C’est du bêta intelligent et les gestionnaires adoptent une pondération des titres en portefeuille en regard de leurs propres critères et conséquemment, leur pondération diffère de celle utilisée pour les indices. »
Francis Sabourin estime qu’il est vraiment « temps de réfléchir à sortir du Canada ». Évidemment, ce n’est pas toujours simple de se tourner vers l’Europe ou l’Asie, car cela requiert une expertise plus pointue, constate Francis Sabourin. C’est pourquoi, sur le plan purement mondial, il considère le Fonds Invesco Global Opportunities, qui est géré directement par l’équipe d’Invesco, comme une option fort pertinente. Au 31 décembre 2015, le fonds avait un actif de 9 M$. Son rendement était de 9,45 % sur un an et de 8,22 % depuis sa création, en février 2014.
Il estime aussi le fonds d’investissement d’action mondial de Russell, dont l’objectif consiste à offrir une plus-value du capital à long terme en investissant principalement dans les titres de participation émis par des sociétés de toutes les régions du monde. « Le fonds est géré avec une approche qui couvre le monde et avec différents styles et c’est très intéressant », souligne Francis Sabourin. Au 31 décembre 2015, la série A avait un actif de 699 M$. Son rendement sur un an était de 22,14 % et de 8,16 % depuis son lancement, en mai 2005.
Francis Sabourin aime également des fonds « qui sortent un peu l’ordinaire, par exemple : le Portefeuille mondial EdgePoint. C’est dynamique et plus concentré, mais c’est plus contrarien. L’équipe de gestion ne va pas suivre l’indice, loin de là, et ça lui réussit ». Au 31 décembre 2015, la valeur totale du produit était de 4,6 G$ et comptait 35 titres en portefeuille, dont Wells Fargo & Co et JP Morgan Chase & Co. Le rendement de la série A, sur un an, était de 12,71 % et de 17,73 % depuis sa création, en novembre 2008.