Par exemple, en 2014, la Banque RBC a enregistré des ventes nettes de FCP à long terme de 11 G$ au Canada. Un chiffre qui représente plus de la moitié de l’actif sous gestion en fonds de détail de l’indépendante AGF, fondée en 1957, à une époque où les banques n’avaient pas le droit de vendre des FCP.

Diaporama – Les institutions financières pèsent lourd (en chiffres!)

La vigueur du secteur bancaire et quasi bancaire est généralisée, comme l’illustre la progression de l’actif sous gestion sur trois ans de la Banque Nationale (45 %), de RBC (48,5 %), de CIBC (54 %), de BMO (54,9 %), de Scotia (59,2 %), de TD (59,7 %) et de Desjardins (71,4 %).

L’assureur Sun Life est entré dans le ring avec une progression de 105,7 % sur trois ans. Depuis le lancement de ses premiers FCP en octobre 2010, Sun Life a recueilli près de 11 G$ en actif sous gestion. En 2014, ses souscriptions nettes ont atteint 1,7 G$ !

Et que dire de Manuvie, qui a décroché un joyau en gestion de patrimoine grâce à l’acquisition des activités canadiennes de Standard Life. Cette transaction lui permet d’afficher une augmentation de l’actif sous gestion de 189,5 % sur trois ans.

Il ne faudrait pas oublier Fidelity. Avec 31,9 % d’augmentation sur trois ans, Fidelity devrait dépasser l’an prochain le cap des 100 G$ d’actif sous gestion en FCP.

Dur d’être indépendant

La deuxième tendance de cette Tournée 2015 concerne les manufacturiers indépendants.

En décembre 2014, NexGen a été absorbée par Natixis Global Asset Management, une filiale du deuxième groupe bancaire de France. Fondée en 2006 par un ancien chef de la direction de la Financière Mackenzie, NexGen a pris neuf ans pour franchir le cap du milliard de dollars d’actif sous gestion. Il semble que le rythme a été trop lent pour ses actionnaires.

Pour sa part, AGF oeuvre à enrayer les sorties de fonds. AGF affiche une baisse de l’actif sous gestion en FCP de 4,8 % sur trois ans.

Consultez le dossier complet : Tournée des sociétés de FCP 2015

Tous les gestionnaires indépendants doivent relever le défi de la distribution. Et ce n’est pas facile. Parlons-en à CI, qui vient de perdre son entente de distribution avec Sun Life. Cela nuira-t-il à la progression de l’actif sous gestion de CI, qui a atteint le chiffre impressionnant de 51,9 % lors des trois dernières années ?

Le cas de Sentry montre que les gestionnaires indépendants ont la possibilité de faire leur place au soleil. En 2007, cette firme affichait 1,34 G$ d’actif sous gestion. Huit ans plus tard, en 2015, la somme atteint 18,3 G$.

Plus près de nous, Jarislowsky Fraser a démarré de zéro en 2010 sa propre famille de fonds, après avoir perdu ses mandats de gestion à la Banque TD. Près de cinq ans plus tard, ses trois FCP affichent 425 M$ en actif sous gestion. Cela sera-t-il suffisant aux yeux des actionnaires de ce gestionnaire d’actif montréalais ?

Partiellement détenue par le Mouvement Desjardins et la Banque Nationale, Fiera Capital affiche un actif sous gestion de détail de 1,5 G$. Mais à moins d’un changement de cap, Fiera ne participera pas à la consolidation du marché canadien des FCP. Les dynamiques dirigeants de Fiera, Jean-Guy Desjardins en tête, veulent plutôt accroître leur part de marché en gestion privée et en stratégies alternatives.

L’ascension des FNB

Enfin, la troisième tendance de la Tournée 2015 réside dans l’irrésistible progression des fonds négociés en Bourse (FNB) vers l’épargne-retraite de Monsieur et Madame Tout-le-Monde. Et la progression attendue des conseillers-robots de demain devrait encore apporter de l’eau au moulin pour ce type de produit.

L’actif sous gestion des FNB représente environ 7 % de l’actif des FCP. C’est peu, mais la croissance est si forte que les manufacturiers de FCP se mettent de la partie.

Par exemple, Sprott a lancé deux FNB au cours de la dernière année, et il promet d’élargir sa nouvelle gamme au cours des prochains mois.

Chez BMO, le deuxième plus important manufacturier de FNB canadiens, les FNB représentent 45,6 % de l’actif sous gestion en FCP. Son concurrent bancaire RBC n’est pas inactif.

En juin 2015, les FNB de RBC affichaient plus de 1,3 G$ d’actif sous gestion, tandis que ceux de BMO atteignaient 22,3 G$.

Cet attrait grandissant des FNB correspond à l’arrivée des conseillers-robots qui utilisent ces outils de placement.

Il y a un an, la Banque Nationale a lancé InvestCube, un service d’investissement automatisé en ligne qui propose cinq portefeuilles de FNB avec rééquilibrage automatique.

La Financière Power, propriétaire du Groupe Investors et de la Financière Mackenzie, a suivi le chemin avec un investissement effectué en avril dans WealthSimple, une plateforme automatisée similaire à InvestCube.

Cette évolution sera rapide. Mais comme le montre la progression spectaculaire du nombre de conseillers au Groupe Investors, cela ne veut pas dire que les lecteurs de Finance et Investissement se retrouveront au chômage. Bien au contraire.

Méthodologie

Les profils des sociétés de fonds communs de placement (FCP) ont été réalisés à partir de plusieurs sources, dont les archives en ligne de Finance et Investissement et Investment Executive.

Dans le cas de sociétés cotées en Bourse, nous avons consulté les rapports annuels et trimestriels, ainsi que les textes de conférences avec des analystes boursiers lorsqu’ils étaient disponibles.

Nous avons demandé aux sociétés de FCP de nous communiquer l’actif sous gestion des FCP au détail en date du 30 juin 2015. Il est possible que ce chiffre inclue davantage que les FCP de détail. Nous le mentionnons lorsque nous avons été informés de la situation. Les chiffres sont arrondis au dixième près.

Tous les FCP, les fonds cinq étoiles et les fonds de premier quartile sur trois et cinq ans proviennent de la base de données PALTrak de Morningstar Canada.

L’actif sous gestion des fonds individuels et leur nombre d’étoiles proviennent également de PALTrak.

Nous avons appliqué le filtre des fonds de base.

PALTrak a été consultée à la mi-juillet.

Seuls les lauréats des prix Morningstar et Lipper ont été retenus.