« La catégorie d’actif équilibré mondiale est de loin celle qui enregistre le plus de ventes cette année. Pour nous, c’est au-delà de 23 G$ sur 35 G$ à la fin juin en ventes nettes », note Charles Danis, vice-président régional pour l’Est du Canada chez Fidelity.
Entre janvier et juillet 2015, les ventes nettes en FCP, toutes catégories confondues, ont été de 45,2 G$ en augmentation de 3,3 G$ par rapport à la même période l’an dernier, selon les données de l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC).
De ce nombre, les fonds équilibrés représentent 81,2 % des ventes nettes, ou 36,7 G$. Il s’agit de la seule catégorie de FCP en progression depuis le début de l’année 2015.
De plus, notre voisin du sud redevient aussi plus attrayant pour les gestionnaires de portefeuille qui cherche un placement sûr pour une population vieillissante.
« Les fonds d’action américaines se vendent très bien, ce qui surprend à cause des faibles taux. Je présume que ça reflète les besoins d’une population qui vieillit, les gens s’en vont vers la retraite et sont souvent plus fortunés qu’au début de leur carrière et recherchent des éléments de revenus fixes », indique Léon Jackson, vice-président aux ventes pour l’Est du Canada chez BMO Gestion mondiale d’actifs.
Ainsi, la nouvelle répartition des portefeuilles de FCP expose la population à un risque plus élevé sur le marché international. Cette augmentation de l’exposition est toutefois timide.
« Nous observons la tendance vers l’internationale. De plus, les investisseurs penchent de plus en plus vers l’équilibré. Les gens se déplacent un peu plus à droite sur l’échelle de risque, ce qui signifie qu’il s’expose un peu plus au risque. Cependant, nous n’observons pas une pondération plus forte en actions », indique Annamaria Testani, vice-présidente aux ventes nationales pour Banque Nationale Investissements.
D’ailleurs, cette tendance à la diversification vers l’international pour les FCP est là pour rester. Même si certains gestionnaires de la BMO commencent à chercher des aubaines dans les marchés qui ont connu de bonnes corrections, comme le Canada, la grande tendance vers le mondial va se poursuivre.
« Les investisseurs ont tendance à sortir leur argent du Canada et à regarder vers le mondial. Les fonds canadiens équilibrés sont en baisse de 1,6 G$ comparativement à l’international équilibré qui a connu des ventes nettes de 2,3 G$. C’est vraiment l’international qui prend la place de beaucoup d’investissement canadien », note Léon Jackson.
Le mouvement des investisseurs vers le mondial n’est pas nécessairement mauvais vu le biais traditionnel des investisseurs canadiens pour leur propre marché domestique.
« La réalité c’est que lorsqu’on regarde la pondération d’un investisseur Canadien en moyenne, sa pondération canadienne, est même trop forte, indique Annamaria Testani. Il est impossible de dire à un client que du jour au lendemain, 50 % de ses FCP seront dans le mondial. Ce qu’on observe souvent, ce sont des déplacements de 5 à 10 % du Canada vers l’extérieur. »
Cette révision de la surpondération canadienne est normale, selon Charles Danis.
« Il est toujours prudent d’avoir une bonne diversification géographique, surtout quand on pense que le Canada est entre 3 à 4 % de la capitalisation boursière mondiale, dit-il. Si un investisseur possède 50 % de ses actifs au Canada, c’est toute une surpondération par rapport au monde, ça faisait longtemps que les Canadiens avaient trop d’actifs canadiens dans leur portefeuille. »