D’après ce qu’a appris le quotidien torontois, le gouvernement fédéral mène des consultations pour relever la mise de fonds minimale (elle est actuellement de 5% pour une maison individuelle et comprenant deux logements) et vise imposer certaines mesures restrictives à l’achat de propriétés plus coûteuses. Une telle intervention aurait des conséquences majeures pour les deux villes du pays où les prix sont les plus élevés, Toronto et Vancouver.
Une source au courant du dossier a indiqué au Financial Post que le gouvernement fédéral étudie la possibilité de resserrer les règles, mais rien n’indique qu’il les modifiera. Une autre source anonyme du département des Finances a toutefois nié l’information à l’effet qu’Ottawa considérait modifier les règles d’achat des propriétés.
Plusieurs observateurs ont mis en garde la Banque du Canada des conséquences que pourrait avoir une nouvelle baisse du taux directeur avant que celle-ci ne la décrète mercredi. Phil Soper, chef de la direction de la firme de courtage immobilier Royal LePage, avait dit mardi qu’il jugeait prématuré de sonner le signal d’alarme de la récession en stimulant davantage l’économie. «Le très important marché immobilier du pays n’a tout simplement pas besoin d’une nouvelle baisse de taux d’intérêt», jugeait M. Soper. À lire également: «Une année record au Canada», prévoit Royal LePage
Il disait craindre une correction du marché immobilier si la banque centrale allait de l’avant avec un nouvel assouplissement des conditions de crédit, car les prix exigés pour les propriétés dans certains marchés risquaient de s’éloigner de la capacité de payer des ménages.
Les institutions financières du pays ont en partie suivi l’intervention de la Banque centrale. La Banque TD(Tor., TD) a amorcé le bal, avec une réduction de son taux préférentiel de 0,10%. Ce matin, les deux principales institutions prêteuses de la province, le Mouvement Desjardins et la Banque Nationale(Tor., NA), ont décrété une diminution de 0,15% de leur taux de base.
Les acteurs de l’industrie immobilière craignent que de nouvelles mesures restrictives n’affectent les premiers acheteurs de maisons.
Un scénario étudié par Ottawa pourrait être de relever la mise de fonds minimale pour les maisons affichant un certain niveau de prix. Une telle mesure viserait clairement à éviter une bulle immobilière à Toronto et Vancouver.
Le prix moyen d’une propriété vendue en juin au pays a augmenté de 9,6% par rapport à la même période l’an dernier pour s’établir à 453560$, selon l’Association canadienne de l’immeuble. En excluant Vancouver et Toronto, la hausse aurait toutefois été de seulement 3,1%.
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