Évidemment, cette clientèle est difficile à prévoir et ne peut constituer la seule spécialisation d’un conseiller.
« Il est impossible pour un conseiller de se concentrer uniquement là-dessus puisqu’il n’arrivera pas à gagner sa vie », souligne Hélène Boileau, planificatrice financière chez BMO.
Cependant, le conseiller qui s’attarde à cette clientèle et qui s’outille pour répondre à ses questions sera en mesure d’obtenir plus facilement des références de ses clients existants.
Être proactif
Avant même qu’un couple pense avoir des enfants, le conseiller doit les préparer aux conséquences financières d’un congé de maternité.
« Aussitôt que je discute avec des clients de cette possibilité, je leur indique qu’ils doivent immédiatement commencer à le planifier, parce que leurs revenus vont descendre de moitié », dit Hélène Boileau.
Selon différentes analyses, la première année d’un bébé coûte entre 5 000 $ et 8 000 $ aux nouveaux parents. De plus, des réductions salariales importantes, pouvant atteindre jusqu’à 50 % des revenus nets, doivent être anticipées.
« La base est d’établir un budget familial. Le conseiller doit déterminer avec eux le manque qui sera à gagner lorsque madame commencera son congé de maternité », explique Hélène Boileau.
Par exemple, prenons un couple composé d’un homme et d’une femme. Si le salaire net de la femme est de 1000 $ par mois, et qu’une fois en congé de maternité, son salaire tombe de moitié, un trou de 500 $ apparaît dans le budget du couple. Le travail du conseiller est d’analyser avec ses clients si le 500 $ manquant était essentiel. Si oui, il faudra le combler.
Afin de prendre conscience de ce manque, le calculateur du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) permet de donner une idée aux couples de futurs parents salariés.
Pour accéder au calculateur, cliquez ici
Pour des calculs plus précis, les conseillers peuvent proposer à leurs clients d’appeler directement le RQAP qui pourra faire le calcul. Le RQAP est responsable du versement des prestations de maternité, de paternité, parentales et d’adoption pour les résidents du Québec.
Les parents doivent choisir entre le régime de base et le régime particulier du RQAP. Les mères qui ont donné naissance reçoivent 70 % de leur revenu hebdomadaire moyen annuel sur une période de 18 semaines ou 75 % de leur revenu hebdomadaire sur une période de 15 semaines si elles choisissent le régime particulier. Les mères en devenir peuvent débuter leur prestation jusqu’à 16 semaines précédant la semaine où est prévu l’accouchement, peut-on lire sur le site de la RQAP.
De son côté, le père reçoit cinq semaines à 70 % de son salaire hebdomadaire moyen ou trois semaines à 75 %.
La RQAP offre l’opportunité aux parents de se partager un certain nombre de semaines. Ainsi, dans le régime de base, les parents peuvent se partager un total de 32 semaines, soit 7 semaines à 70 % de leur salaire hebdomadaire moyen et 25 semaines à 55 % de leur salaire hebdomadaire moyen. Le régime particulier offre 75 % du revenu durant 25 semaines.
Se concentrer sur l’essentiel
Le plus important pour les parents en devenir est de s’assurer de subvenir aux besoins de leur enfant. Les clients doivent prendre conscience que ce n’est possiblement pas durant la première année de l’enfant qu’ils pourront épargner.
« C’est certain qu’on laisse tomber les épargnes, ce n’est pas une période où les clients vont mettre de l’argent de côté. Je souligne à mes clients qu’il faut prioriser et que l’argent qu’ils pourraient mettre dans leur Régime enregistré d’épargne-retraite (REER) devra attendre », souligne Hélène Boileau.
Par exemple, si lors de l’analyse des besoins financiers, on constate que les clients étaient habituellement capable de mettre 5 000 $ de côté dans leur REER par année, le conseiller peut leur proposer d’utiliser une partie de cet argent pour palier au manque à gagner durant le congé de maternité.
« Évidemment, chaque situation est différente. Mais, ce genre de stratégie peut enlever de la pression sur les épaules des clients », dit-elle.
Vérifier toutes les possibilités
En plus des régimes gouvernementaux, les clients qui attendent un enfant doivent vérifier ce qu’offre leur employeur dans cette situation. Il est possible que des régimes aient été mis en place par ses derniers pour palier aux manques de leur employé durant cette période.