Le produit intérieur brut a progressé de 1,6% en rythme annualisé au premier trimestre, selon les données de l’Institut de la statistique du Québec. C’est bien mieux que les 0,5% enregistré au quatrième trimestre 2014.
Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins, considère toutefois que les chiffres sont moins bons qu’il n’y paraît lorsqu’on les décortique. « Bien que la croissance économique du premier trimestre soit plus forte que prévu, les résultats détaillés sont extrêmement décevants », écrit-elle dans une note.
En résumé, elle note que l’économie intérieure stagne et que le commerce extérieur, qui soutient l’économie, ne « repose pas sur des bases solides » en raison des difficultés des États-Unis l’hiver dernier. Pour le volet intérieur de l’économie québécoise, seules les dépenses des ménages sont à la hausse, soit de 0,4 % au premier trimestre.
Elle note que les investissements des entreprises sont également à la baisse. Cette diminution est de 9,2 % pour les ouvrages non résidentiels et de 6,6% pour les machines et l’équipement. «La tendance baissière qui persiste depuis maintenant deux ans tarde à se renverser, estime-t-elle. La confiance des dirigeants d’entreprise est trop faible pour espérer une amélioration à court terme. »
Marc Pinsonneault, économiste principal de la Banque Nationale, avance que la baisse importante des bénéfices des entreprises, après six trimestres de hausse, pourrait expliquer le recul des investissements au premier trimestre. Il croit cependant que l’amélioration de l’économie américaine contribuera à renverser la situation.