Lorsque furent lancés les CELI en 2009, avec des droits à cotisations de 5 000 $, cette limite était bien plus basse que ce que la plupart des travailleurs à plein temps avaient le droit de mettre de côté en cotisant aux REER.
À présent, le fossé s’est considérablement réduit. Pour les investisseurs au revenu moyen, la limite des CELI est désormais proche de la limite annuelle de base de 18 % du revenu gagné à laquelle les REER sont soumis.
Par exemple, quelqu’un qui a gagné un revenu de 55 555 $ en 2013 peut bénéficier d’un seuil de cotisation au REER de 10 000 $ pour l’année 2014, un montant égal à la nouvelle limite des CELI.
Dans l’idéal, les adultes qui ont l’âge (au moins 18 ans) d’ouvrir un CELI mais qui ne sont pas trop âgés (71 ans) pour continuer à avoir un REER, devraient vouloir profiter des deux. Toutefois, il est clair que la majorité des investisseurs ne peuvent pas se le permettre. La plus grande partie des droits à cotisations au REER et au CELI accumulés au fil des années n’a pas été utilisée.
Si un client a de l’argent à mettre de côté dans l’un ou l’autre de ces régimes mais qu’il doit établir des priorités, la question devient alors : REER ou CELI, lequel de ces deux véhicules populaires d’épargne lui convient le mieux?
La réponse dépend bien entendu de la situation de chacun : ses objectifs de placement, sa situation fiscale, son horizon temporel et son âge.
Voici quelques situations qui peuvent influencer ce qui constitue votre meilleur positionnement fiscal.
Je dois retirer mes économies dans quelques années pour effectuer un gros achat.
Avantage au CELI. Ce qui est merveilleux avec un CELI, c’est que si le client effectue un retrait, ses droits à cotisations initiaux peuvent être rétablis. En général, il faut attendre pour cela un an après avoir retiré l’argent, bien que dans certaines circonstances, cela ne soit pas nécessaire. Avec les REER, il n’aura pas ce privilège à moins que les retraits ne soient prévus dans les dispositions du Régime d’accession à la propriété ou du Régime d’encouragement à l’éducation permanente.
Je veux économiser pour la retraite et obtenir dès maintenant un allègement fiscal.
Avantage au REER. Si un client verse une cotisation au REER dans les limites imposées, il obtiendra un allègement sous forme de déduction fiscale. Cela stimulera immédiatement son revenu après impôt et permettra à sa cotisation au REER et à tous les autres actifs détenus dans le régime de croître libres d’impôt aussi longtemps qu’ils demeurent dans le régime. L’envers de la médaille, c’est que quand il retira de l’argent de son REER, il sera imposé à son taux marginal d’imposition maximum. Là où les cotisations au REER sont les plus avantageuses, c’est quand elles sont effectuées alors que le client se trouve dans une fourchette d’imposition élevée et que les retraits s’effectuent (habituellement à la retraite) quand son taux d’imposition est plus bas.
Je veux avoir un fonds d’urgence.
Avantage au CELI. À cause de la possibilité de récupérer ses droits de cotisations initiaux, le CELI est un véhicule qui convient à un fonds d’urgence réservé à des dépenses importantes et imprévues. Toutefois, puisqu’un fonds d’urgence devrait détenir des actifs sûrs et à relativement court terme et que ces avoirs rapporteront peu d’argent sur notre marché obligataire actuel, les économies fiscales réalisées sur le revenu gagné seront modestes. Selon sa situation, le client ferait peut-être mieux de détenir des actions ou des fonds d’actions dans son CELI pour réaliser de plus grandes économies fiscales et de garder son fonds d’urgence dans un compte non enregistré.
Je veux fractionner mon revenu avec mon conjoint ou ma conjointe.
Avantage au REER. Un investisseur peut utiliser une partie ou la totalité de ses droits à cotisations pour cotiser au REER de son conjoint de droit ou de fait et recevoir une déduction fiscale du montant de la cotisation. Les cotisants à revenu élevé détenteurs des droits à cotisations maximums peuvent cotiser jusqu’à 24 270 $ pour l’exercice fiscal 2014. Cela représente plus du double de la limite maximum d’un CELI, et sur ce plan le REER a l’avantage. Pour des cotisations plus faibles dans le cadre du fractionnement du revenu, l’avantage passe au CELI. Le conjoint au revenu le plus élevé peut donner à l’autre l’argent qu’il lui faut pour cotiser à un CELI, et le revenu gagné au sein du CELI ne sera pas attribué au conjoint cotisant.
Je veux éviter la récupération fiscale de la Sécurité de la vieillesse.
Avantage au CELI. Les retrais d’un CELI n’ont aucun impact sur les prestations de la Sécurité de la vieillesse, quel que soit le revenu. En comparaison, les retraits d’un REER ou d’un Fonds enregistré de revenu-retraite (FERR) commencent à provoquer des récupérations de la SV une fois que le revenu d’un individu dépasse le seuil fixé, qui est de 71 592 $ pour 2014. Les retraités au revenu plus faible peuvent aussi bénéficier d’une épargne conservée dans un CELI, puisque leurs retraits n’affecteront pas leur admissibilité au Supplément de revenu garanti, fondé sur un examen du revenu.