L’action de la Banque Royale a clôturé à la hausse lundi pour une dixième séance consécutive. Se faisant, le cours de l’action est passé de 75$ à 80 $, une hausse appréciable de 6,7% en moins de deux semaines.
Les actions de toutes les autres banques canadiennes suivent une tendance similaire à celles de la Royale, bien que les hausses soient plus modestes.
Plusieurs des grandes banques américaines suivent une trajectoire haussière depuis le début d’avril. C’est le cas entre autres de JP Morgan Chase, Wells Fargo et Bank of America.
Les banques sont un de ces secteurs qui ont tendance à sous-performer lorsque l’ensemble du marché est à un sommet et qu’il se prépare à s’inverser.
L’histoire démontre que durant la dernière phase d’un marché haussier, ce sont les secteurs de la santé et de la consommation discrétionnaire qui réalisent les meilleurs performances. Et les pires performances proviennent des secteurs des services aux collectivités, de l’énergie et des financières.
Or, durant le premier trimestre, c’est exactement la combinaison que nous avons connu, signale Mark Hulbert, éditeur du Hulbert Financial Digest et chroniqueur pour MarketWatch.
Pourquoi en-t-il ainsi? Parce que les soins de santé et la consommation discrétionnaire sont nettement moins affectés par l’évolution du cycle économique que les services aux collectivités, l’énergie et les financières le sont.
Une hausse difficile à expliquer
Le rallye des banques permet-il de croire que le cycle économique ne s’inversera pas de sitôt et que le sommet du marché pourrait être repoussé à plus tard?
«On ne voit pas vraiment d’explication à ce rallye des titres bancaires, si ce n’est que ces titres auraient fait l’objet d’une grande quantité de ventes à découvert au cours des derniers mois, et que maintenant la pression retombe sur les investisseurs qui doivent couvrir leurs positions», explique Luc R. Fournier, gestionnaire de portefeuilles d’actions canadiennes à l’Industrielle Alliance.
Ce n’est que vers la fin mai que les banques canadiennes publieront leurs prochains résultats trimestriels, et que l’on en saura plus sur la solidité de la tendance haussière actuelle. «Mais d’ores et déjà, il ne faut pas s’attendre à des résultats trop spectaculaires», avertit M. Fournier. Les faibles taux d’intérêt et une réglementation plus musclée rendent le contexte d’affaires plus défavolrable. Ces facteurs, qui forcent les banques à prendre moins de risque, continueront à peser sur leur rentabilité, estime le gestionnaire.
Du côté américain, JP Morgan Chase a présenté des résultats intéressants ce mardi, tandis que le bénéfice par action au dernier trimestre est passé de 1,28$US à 1,45$US par rapport à celui du même trimestre de l’année précédente. Wells Fargo a également dépassé les prévisions et Bank of America demain.