Lors d’un discours à Édimbourg, en Écosse, l’ancien gouverneur de la Banque du Canada a attaqué de plein front la « folie spéculative mondiale » qui a alimenté la récente flambée des cryptomonnaies. Il a dit qu’elles devraient être assujetties aux « mêmes normes » que le reste du système financier.
Faire partie du système financier confère des avantages énormes, a dit M. Carney, mais cela impose aussi de grandes responsabilités.
Le Bitcoin est la cryptomonnaie la plus populaire du monde. La valeur d’un seul Bitcoin est passée l’an dernier d’environ 1000 $ US à près de 20 000 $ US; elle était d’environ 11 000 $ US vendredi après le discours de M. Carney.
Les cryptomonnaies ne dépendent d’aucune banque et d’aucun gouvernement; contrairement aux espèces, elles permettent aux utilisateurs de dépenser et d’encaisser pratiquement en tout anonymat.
Les adeptes des cryptomonnaies prétendent qu’elles sont plus fiables que les devises traditionnelles, dont la valeur peut varier selon les politiques des gens au pouvoir. Les cryptomonnaies sont populaires dans des pays comme le Zimbabwe dont les institutions sont faibles et la devise instable.
Les participants au système financier s’inquiètent de plus en plus de l’incertitude associée aux cryptomonnaies et du fait qu’elles puissent être utilisées pour des activités illicites. Certains estiment même que la volatilité du Bitcoin a contribué à la récente tourmente qui a frappé les marchés financiers.
Carney croit que les cryptomonnaies sont vouées à l’échec, puisque la valeur de plusieurs d’entre elles donne des signes classiques de bulle spéculative. Il rappelle qu’elles peuvent aussi être utilisées à des fins de blanchiment d’argent, de financement du terrorisme et d’évasion fiscale.
Le Conseil de stabilité financière fera bientôt rapport au G20 concernant l’impact des cryptomonnaies sur la stabilité financière.
Le patron de la Banque des règlements internationaux, Agustin Carstens, a récemment déclaré que le Bitcoin est devenu une « combinaison de bulle spéculative, de combine à la Ponzi et de catastrophe environnementale ».
(The Associated Press)