Les mères auraient un salaire moins élevé que les femmes sans enfant, conclut un rapport du Centre Interuniversitaire de Recherche en Analyse des Organisations (CIRANO).
Si cet écart salarial est moins marqué au Québec que dans le reste du Canada en raison de sa politique familiale jugée parmi les plus généreuses au monde, il y existe tout de même des disparités importantes.
La pénalité liée à la maternité est effectivement moins élevée au Québec que dans le reste du pays. Si au Québec leur salaire est 2,5% moins élevé que ceux des femmes sans enfant, les mères du reste du Canada gagnent en moyenne 6,3% de moins que les autres femmes.
Certains groupes de femmes sont particulièrement atteints par ces disparités. Ainsi, au Québec, les mères dont le niveau d’éducation est moins élevé gagnent en moyenne 8,8% de moins que les autres femmes et les mères monoparentales ont une pénalité d’environ 9,9%.
Plus le nombre d’enfants est élevé, plus les pénalités le sont. Ainsi, les mères québécoises qui ont trois enfants ou plus ont des revenus de 10 à 23% moins élevés que les autres femmes.
La situation salariale finit par s’égaliser avec les années, mais selon la région, cela prend plus au moins de temps. Ainsi cela prend environ quatre ans aux mères québécoises pour retrouver un salaire équivalent aux femmes sans enfant, comparativement aux mères canadiennes qui doivent attendre environ 12 ans.
Pour les hommes, la situation semble être inversée. Les pères ont un revenu plus élevé que les hommes sans enfant. Cependant, étant donné que le salaire des hommes n’augmente pas à la naissance du premier enfant, cette différence est plutôt le fait d’une sélection différentielle entre ces deux catégories de travailleurs que d’un bonus directement lié à la paternité.
Cette étude est basée sur deux sources de données de Statistique Canada : l’Enquête sociale générale (2001 – 2006 -2011) et l’Enquête longitudinale et internationale des adultes (2012).