La culture d’entreprise ne protègera pas les clients des banques
Les cultures organisationnelles que favorisent les banques ne présentent pas le degré de développement nécessaire pour contribuer efficacement la détection et à l’atténuation des risques de vente abusive et de manquement aux obligations en matière de pratiques commerciales, selon un récent rapport de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC).
Selon le rapport de l’ACFC, «les banques invoquent la culture organisationnelle comme un contrôle crucial permettant d’atténuer les risques associés aux pratiques de vente» et qu’elles sont «convaincues que leur personnel a été dûment informé de l’importance d’adopter un comportement intègre et approprié».
L’organisme ajoute que «pour étayer le bien-fondé de leur culture de vente, elles s’appuient sur de solides résultats en matière de satisfaction des employés et de la clientèle et sur le nombre relativement faible d’infractions à leur code de conduite».
Cela dit, l’examen de l’ACFC révèle que «les cultures organisationnelles que favorisent les banques ne présentent pas le degré de développement nécessaire pour contribuer efficacement la détection et à l’atténuation des risques de vente abusive et de manquement aux obligations en matière de pratiques commerciales».
Quant aux sondages réalisés auprès des employés, ils omettent souvent des questions importantes selon l’ACFC, comme celle de savoir si les employés ressent de la pression quant à l’atteinte des objectifs de vente.
Rapport de l’ACFC sur les pratiques de vente au détail des banques canadiennes
Rapport de l’ACFC sur les pratiques de vente au détail des banques canadiennes
Un rapport crédible
Avant de rédiger son rapport, l’ACFC a examiné près de 4500 plaintes « afin de mieux comprendre les problèmes vécus par les consommateurs lorsqu’ils font l’acquisition de produits et de services bancaires » en plus de mener des entrevues auprès de 400 employés provenant des six grandes banques canadiennes. L’ACFC a également passé en revue plus de 100 000 pages de documents provenant des banques et touchant à la formation, la gestion du rendement et des ventes, la conformité, la gestion des risques et la vérification interne.
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Rapport de l’ACFC sur les pratiques de vente au détail des banques canadiennes
Avis contraires sur l'importance des incitatifs pécuniers
Si les banques interrogées par l’ACFC soutiennent que les employés de première ligne ont « peu à gagner lors de la vente abusive, étant donné que la rémunération variable et les primes annuelles connexes qu’ils reçoivent sont relativement peu importantes », lorsque l’ACFC a demandé aux employés en question si ces incitatifs étaient importants pour eux, ces derniers ont indiqué qu’ils « considéraient que leur rémunération variable comme étant importante ».
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Des incitatifs non pécuniaires efficaces
« Les banques ont recours à différents types d’incitatifs non pécuniaires, y compris des cartes-cadeaux de faible valeur, des tribunes de reconnaissance par les pairs, des vacances ou séjours en formule tout inclus, des occasions de perfectionnement professionnel et des promotions, écrit l’ACFC dans son rapport. L’examen a permis de constater que les employés étaient motivés à obtenir de bons résultats de vente en partie parce qu’ils considèrent que cela leur donne des possibilités accrues de recevoir des incitatifs non pécuniaires. »
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Quand vente mène à promotion
Dans son rapport, l’ACFC indique que des directeurs de succursale ont mentionné qu’il était peu probable qu’ils accordent une promotion à un employé « dont les chiffres de vente ne sont pas satisfaisant » puisque les résultats de vente étaient un élément fondamental des objectifs de rendement des postes supérieurs. Selon eux, « de solides chiffres de vente constituent généralement un bon indicateur de la capacité d’un employé d’assumer les fonctions de postes supérieurs ».
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Rapport de l’ACFC sur les pratiques de vente au détail des banques canadiennes
La culture d'entreprise n'est pas une mesure de contrôle
Selon le rapport de l’ACFC, « les banques invoquent la culture organisationnelle comme un contrôle crucial permettant d’atténuer les risques associés aux pratiques de vente ». L’organisme ajoute que les banques sont « convaincues que leur personnel a été dûment informé de l’importance d’adopter un comportement intègre et approprié ». Cela dit, l’examen de l’ACFC révèle que « les cultures organisationnelles que favorisent les banques ne présentent pas le degré de développement nécessaire pour contribuer efficacement la détection et à l’atténuation des risques de vente abusive et de manquement aux obligations en matière de pratiques commerciales ».
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Rapport de l’ACFC sur les pratiques de vente au détail des banques canadiennes
Les sondages de satisfaction de la clientèle non plus
« Les mesures qu’appliquent les banques pour évaluer leur culture ne sont pas conçues pour évaluer les risques liés aux pratiques de vente (…) De même, les sondages sur la satisfaction de la clientèle ne sont pas conçus pour déterminer si les consommateurs trouvent que les produits et les services qu’ils ont achetés sont adaptés à leurs besoins », écrit l’ACFC.
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L’ACFC ajoute également que les banques règlent de 90 à 95 % des plaintes des consommateurs au premier point de contact : «Or, les plaintes résolues à ce stade ne sont généralement pas consignées dans une base de données centrale, en raison de contraintes technologiques ou politiques et procédures inadéquates.»
En raison de l’absence d’un système de centralisation des plaintes, l’ACFC estime que «les banques n’ont qu’un portrait partiel de la situation à l’égard des plaintes et des problèmes des consommateurs et sont moins à même de déceler les tendances.»
Réponse de l’ABC
De son côté, en réponse au rapport de l’ACFC, l’Association des banquiers canadiens (ABC) a publié un communiqué dans lequel elle soutient que «l’organisme n’a pas constaté que la vente abusive était une pratique généralisée» et confirme que «[l]es consommateurs réalisent des millions d’opérations bancaires chaque jour sans incident, et les banques et leur personnel s’efforcent dans l’ensemble de se conformer aux obligations en matière de pratiques commerciales».
L’ABC indique toutefois qu’une rétroaction périodique de la part de l’ACFC sera bénéfique pour les intervenants, et l’ABC appuie les améliorations que propose l’ACFC.
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