Ces 4600 comptables, agents de gestion financière et analystes en procédés informatiques sont membres du Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ). Leur convention collective est échue depuis le 31 mars 2015, soit depuis plus de trois ans.
Comme il s’agira d’un week-end, ce n’est qu’« une petite proportion » des 4600 professionnels syndiqués qui feront effectivement la grève.
Il pourra s’agir, par exemple, de ceux qui font des vérifications fiscales dans les restaurants et les bars ou de ceux qui ont à faire des déplacements en voiture pour leur travail, a expliqué lundi, au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne, le président du SPGQ, Richard Perron.
« Les services à la population ne seront pas touchés par cette grève-là. (Mais) il y a toujours des travaux informatiques qui se font, la fin de semaine. Évidemment, ça dérange les gestionnaires dans leur capacité de faire exécuter les travaux informatiques dont ils ont besoin », a expliqué M. Perron.
Pour le moment, seul ce débrayage de samedi et dimanche est prévu. « C’est un premier coup de semonce. C’est la première fois que ces professionnels syndiqués de Revenu Québec utilisent un quelconque moyen de pression, en trois ans de négociation », justifie M. Perron.
Rémunération moindre
Le salaire est au cœur du litige. M. Perron soutient que les employés de l’Agence de revenu du Québec gagnent bien moins que leurs pairs de l’Agence de revenu du Canada. « Pour faire un travail de professionnel très pointu, ils gagnent au maximum de l’échelle de salaire 75 000 $ ou 76 000 $ par année, alors qu’à Revenu Canada, ça dépasse les 100 000 $ largement », affirme M. Perron.
Le président du SPGQ a rappelé que lorsque Revenu Québec était devenu une agence, en 2011, les employés s’étaient fait dire que ce changement de statut permettrait de leur accorder un meilleur traitement que l’ensemble du secteur public _ ce qui ne s’est jamais concrétisé, selon lui.
« Ils se sont fait dire, ces gens-là : “ne nous quittez pas ; on sera une agence ; on sera capable d’avoir des conditions qui seront différentes pour vous”. Et ils ont perdu leur mobilité dans la fonction publique en restant à l’Agence du revenu du Québec. C’était sous des promesses d’avoir de meilleures conditions de travail », se plaint aujourd’hui M. Perron.