Selon le rapport, cette récente introduction de fonds communs de placement indiciels à frais zéro pourrait accélérer la transition vers les produits passifs.
Le récent lancement par Fidelity de deux fonds communs d’actions indiciels sans frais de gestion ni exigence de placement minimum, conjugués à une réduction moyenne de 35% des commissions sur ses fonds indiciels existants, souligne les pressions sur les revenus des gestionnaires de placements traditionnels, indique le rapport de l’agence de notation.
« Un déploiement plus large de fonds à frais zéro, ou une réduction supplémentaire des structures de frais actuelles, exacerberait les pressions à long terme sur les bénéfices auxquelles sont confrontés les gestionnaires d’investissement traditionnels, indique le rapport de Fitch. Cela serait particulièrement difficile pour les entreprises moins diversifiées et pourrait se traduire par d’autres fusions et acquisitions. »
En effet, le rapport de Fitch indique que seule une poignée de sociétés sont capables de concurrencer sur cette base. «L’offre de taux zéro exige que les [sociétés de fonds communs] aient des modèles commerciaux plus diversifiés avec des flux de revenus autres que les frais de gestion de base tels que le prêt de titres ou la gestion de patrimoine. Ce qui est réalisable seulement pour un certain nombre de joueurs, par exemple Fidelity, Schwab, BlackRock et Vanguard », indique le rapport.
La décision de Fidelity est clairement conçue pour développer ou, à tout le moins, défendre ses actifs sous gestion, indique le rapport, notant que cela pourrait permettre à la société de gagner une plus grande part du marché dans le secteur des investissements passifs. Et, il est dit que Fidelity semble particulièrement bien adapté à ce type de salve compétitive.
« Le modèle commercial diversifié de Fidelity, qui inclut les activités de gestion de patrimoine et de courtage, peut contribuer à atténuer l’impact financier d’une politique de frais de gestion perdus. Le fait que Fidelity soit une société privée peut également lui permettre d’adopter une vision stratégique à plus long terme par rapport aux gestionnaires cotés en bourse qui pourraient faire face à une pression accrue de la part des actionnaires pour obtenir des résultats à court terme ».
Actuellement, Fitch a une perspective de notation stable pour le secteur de la gestion des investissements. « Toutefois, la pression des frais et des flux devrait s’accélérer de manière à entraîner une compression du BAIIA et une baisse des marges de rentabilité et / ou une augmentation des ratios de levier financier, peut-on lire. Bien qu’elle ne soit pas considérée comme une menace imminente, dans la mesure où Fitch considère l’allocation passive de manière suffisamment matérielle et permanente, des modifications négatives de la notation et des perspectives pourraient se traduire par une évolution des indicateurs financiers. »
Bien que l’avènement des fonds sans commission puisse exacerber le passage des fonds actifs aux fonds passifs, Fitch estime que «l’appétit des investisseurs à long terme pour les fonds gérés activement dépendra beaucoup plus de la capacité des gestionnaires à surpasser les indices passifs à différents moments dans le cycle. »