Lors d’un discours prononcé à Regina, Carolyn Wilkins a reconnu qu’il était difficile pour la banque centrale d’évaluer les conséquences économiques des tarifs douaniers entre le Canada et les États-Unis et leurs répercussions sur la confiance des entreprises.

La banque a estimé que ces facteurs réduiraient d’environ deux tiers de point de pourcentage le produit intérieur brut du Canada d’ici 2020, et Mme Wilkins a souligné que les données économiques montraient déjà les effets tangibles des tarifs transfrontaliers sur l’acier, l’aluminium et les biens de consommation.

Selon Mme Wilkins, en raison du caractère imprévisible de l’environnement commercial, ces estimations pourraient devoir être ajustées à mesure que de plus amples informations sur le sort de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et sur la manière dont les entreprises y réagissent dans leurs projets.

Elle a ajouté que les entreprises considéraient l’incertitude commerciale comme un facteur clé qui les empêche de consacrer plus d’argent à leurs activités pour répondre à la demande croissante, et certaines évoquent la possibilité d’investir aux États-Unis plutôt qu’au Canada.

La Banque du Canada a maintenu mercredi son taux d’intérêt directeur à 1,5 % et a indiqué qu’elle poursuivrait son approche de hausses progressives à ce sujet. Elle a procédé à quatre augmentations du taux directeur depuis la mi-2017.

Le gouvernement fédéral renégocie l’ALÉNA avec les États-Unis et le Mexique depuis 13 mois. Le président des États-Unis, Donald Trump, a à plusieurs reprises menacé d’imposer des droits de douane punitifs au Canada, ce qui serait dévastateur pour les deux économies, si un accord ne pouvait pas être conclu.