Dans un rapport publié jeudi, le responsable de la recherche de la firme, Carson Block, a indiqué que la filiale d’assurance vie de Manuvie venait de conclure un procès qui pourrait « causer des dommages importants à ses revenus, à son capital, à sa solvabilité, à ses affaires et à sa solvabilité, selon la déclaration sous serment de son propre expert ».
« Nous pensons qu’un verdict est probable d’ici la fin de l’année », a-t-il écrit dans le rapport annonçant la position courte de Muddy Waters. « Il existe donc des risques importants pour le bien-être financier de Manuvie. Nous ne pensons pas que les investisseurs sont conscients de ces risques, et nous ne pensons pas plus que ceux-ci se reflètent dans le cours des actions de Manuvie. »
Le titre de Manuvie a chuté jeudi de 65 cents, soit 2,8 %, pour clôturer à 22,54 $ à la Bourse de Toronto.
La vente à découvert est une pratique de négociation qui génère un profit si la valeur marchande d’une action tombe en dessous d’un prix prédéterminé.
Manuvie emploie plus de 13 000 personnes au Canada et près de 35 000 personnes dans le monde. Elle exerce également ses activités sous la bannière John Hancock aux États-Unis.
« Le rapport de Muddy Waters est une tentative, pour le vendeur à découvert, de réaliser des profits aux dépens de nos actionnaires, et nous ne sommes pas d’accord avec ses conclusions », a indiqué la société canadienne dans un communiqué.
Manuvie a précisé que les consommateurs et les émetteurs de polices d’assurance vie universelle n’avaient jamais eu l’intention de les voir jouer des rôles de contrats de dépôt ou de valeurs mobilières.
« Nous prévoyons que nous remporterons cette affaire et que cela n’aura aucune incidence sur nos activités commerciales ou notre capacité à respecter nos obligations vis-à-vis de nos clients, de nos fournisseurs et des autres parties prenantes clés.
M. Block, dont un rapport de 2011 sur la société forestière Sino-Forest avait déclenché une enquête des autorités réglementaires pour ce qui est devenu l’un des plus importants cas de fraude d’entreprise au Canada, a expliqué que le procès portait sur l’un des contrats d’assurance de Manuvie souscrits en 1997 par le fonds de couverture Mosten Investment.
Selon le rapport, Mosten fait valoir qu’elle peut déposer une somme illimitée auprès de Manuvie dans le cadre du contrat et recevoir un rendement annualisé garanti d’au moins 4 %.
Si Mosten l’emporte, le fonds de couverture pourrait vendre un nombre illimité de participations dans des sociétés en commandite adossées au contrat d’assurance de Manuvie et deviendrait « probablement le fonds de marché monétaire le plus lucratif du monde développé! » a écrit M. Block.
« Ces conditions pourraient à elles seules paralyser financièrement Manuvie », a-t-il estimé.