Sa devise : « Qui lit s’enrichit ! » C’est aussi la phrase fétiche du héros de sa bande dessinée, Philippe Letang, planificateur financier. « Les gens sont mal informés sur tous les sujets de finance personnelle. Or, cette méconnaissance peut avoir des conséquences graves comme des faillites personnelles, des départs à la retraite repoussés faute de fonds suffisants. Il faut leur dire ce qu’il en est », explique Charles Hunter-Villeneuve.
Dans son entourage, des personnes ayant fait de mauvais choix financiers ont rencontré des difficultés, qui l’ont marqué. Il s’est alors promis que ça ne lui arriverait jamais à lui et qu’il allait tout faire pour que ça n’arrive pas aux autres non plus. Depuis, s’occuper des finances personnelles des individus et les aider à mieux s’y retrouver est devenu sa mission, ce qui l’a poussé à devenir planificateur financier. Il a exercé sa profession au Mouvement Desjardins puis au cabinet Diversico. Aujourd’hui, il prépare une maîtrise en fiscalité « pour apporter de la valeur ajoutée à la planification financière », souligne Charles Villeneuve-Hunter.
Les cas concrets rencontrés dans sa pratique professionnelle ont fini de le convaincre qu’il fallait agir pour aider le grand public à mieux comprendre les finances personnelles. Plus intéressé à conseiller ses clients qu’à vendre des produits financiers, son but ultime est de « rendre la finance plus humaine », confie-t-il.
Un des sujets qui l’a motivé à créer la série de bandes dessinées sur la littératie financière, Lire et Tirelire : la situation des conjoints de fait, souvent peu au courant des conséquences financières de leur situation en cas de décès ou de séparation. C’est d’ailleurs le cas des personnages mis en avant dans le premier tome de Lire et Tirelire sur les aspects légaux. Dans ce livre, Charles Hunter-Villeneuve explique, par exemple, l’importance de signer un testament. Le deuxième tome paru porte sur les Régimes enregistrés d’épargne-études (REEE). Le prochain se penchera sur les impôts.
Un talent pour la vulgarisation
S’il a eu l’idée des bandes dessinées, c’est qu’il « faut parler de ces sujets avec humour pour avoir plus de chance d’être lu que des dépliants », plaisante l’auteur. Autre force de ses ouvrages : la vulgarisation. En prenant des exemples concrets, en racontant une histoire, en livrant des informations simples et claires, Charles Hunter-Villeneuve touche juste et permet à tout un chacun de mieux comprendre les enjeux de ses finances personnelles.
Lire et Tirelire est née d’une collaboration avec son cousin, Corentin Hunter, illustrateur de profession. « J’ai eu l’idée de combiner nos talents pour créer la série », indique le planificateur financier, qui remporte un grand succès avec sa série, reconnue par la Chambre de sécurité financière et utilisée par l’Institut québécois de planification financière comme outil de formation continue.
À long terme, Charles Hunter-Villeneuve aimerait enseigner, donner des conférences pour toucher le plus large public possible. « C’est valorisant d’aider les gens à mieux comprendre et à maîtriser leurs finances », affirme le jeune homme, inspiré par des personnalités comme le journaliste Gérald Fillion ou encore le flamboyant fondateur du Centre québécois de formation en fiscalité (CQFF), Yves Chartrand.
Il est loin le jour de ses 10 ans, où le grand-père de Charles Hunter-Villeneuve lui a donné 100 $ et où il a fait ses premiers pas dans la finance. Mais c’est un jour qui a marqué le début d’une vocation.