Selon lui, si l’open banking est largement adopté à travers le monde, à l’exception des États-Unis et du Canada, ceux-ci devraient se tourner vers un système bancaire libre d’ici trois ans. « Je suis convaincu qu’il y aura une démocratisation, mais il y a encore beaucoup d’ajustements à apporter aux modèles commerciaux ».
L’open banking, c’est l’ouverture bancaire à la fois des données et de certains processus à des tiers externes, explique pour sa part Lionel Pimpin, Premier vice-président, Stratégies particuliers et entreprises à la Banque Nationale, dans un entretien avec Finance et Investissement.
Le concept repose sur deux principaux éléments. Le premier étant les données, ceux des clients en lien avec le bancaire, par exemple les transactions bancaires que l’on peut voir sur un site transactionnel, qui sont rendues disponibles selon le consentement du client à des partenaires externes.
« L’autre élément c’est qu’il y a des processus, comme effectuer des paiements, qui étaient auparavant initiés uniquement dans une enceinte bancaire ou un guichet automatique, mais qui demain pourraient être initiés sur le site d’un partenaire externe, donc en dehors des systèmes bancaires ». Une réalité rendue possible et alimentée par le partage consent des données du client.
Lionel Pimpin, est d’avis que l’open banking est un catalyseur de toutes les technologies que l’on voit se développer et prendre leur marque dans l’univers financier, par exemple l’intelligence artificielle, la blockchain, et la réalité augmentée. Ce sont des éléments qui sont en périphérie et l’open banking va accélérer leur développement ou leur intégration dans des processus. « C’est une vague qui arrive : les clients veulent posséder leurs données, veulent des expériences de plus en plus simples et unifiées et l’open bancking va maximiser ce mouvement-là ».
Le sujet de l’heure
Le Forum FinTech Canada, qui a amorcé ses activités le 29 octobre par une conférence de madame Janet Yellen, ancienne présidente du Conseil des Gouverneurs de la Réserve fédérale américaine, a fait de l’open banking l’un de ses thèmes phares cette année en y consacrant plusieurs panels. Le but état de discuter de son impact sur les institutions financières et sur leur politique de gestion de données clients.
« Le défi n’est pas lié à l’innovation, mais à la sécurité », affirme d’ailleurs Rob Galaski.
À cet égard, il rappelle que la responsabilité des participants n’a pas encore été déterminée et se trouve dans une « zone grise » dans le cas de failles affectant l’hébergement de données qui transitent à travers plusieurs organisations, ou d’attaque.
Le risque de voir des données être utilisées pour des éléments pour lesquels le client n’a pas donné son consentement est un autre risque évoqué.
« Les données ont une valeur et le client devrait pouvoir décider comment cet accès sera effectué, avance Rob Galaski. Il faut développer des produits et des services qui les impliquent davantage. Pour y parvenir, il faut pouvoir changer les structures existantes, notamment les modèles intégrés verticalement tels que nous les connaissons de manière à pour réduire les frictions ressenties par le client. »