L’économie canadienne a progressé à un rythme annualisé de deux pour cent au troisième trimestre, par rapport à 2,9 % au deuxième trimestre. Cette performance s’est toutefois avérée conforme aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters Eikon.
Toutefois, des économistes ont estimé que le plus récent portrait publié par Statistique Canada vendredi montrait des signes inquiétants de faiblesse.
En octobre, la Banque du Canada avait relevé à 1,75 % son taux directeur, son niveau le plus élevé depuis environ une décennie. Les investisseurs s’attendent à ce que la banque centrale opte pour le statu quo dans le cadre de sa prochaine réunion, la semaine prochaine. Plusieurs anticipent toutefois un autre resserrement monétaire en janvier.
Paul Ferley, économiste en chef adjoint à la Banque Royale du Canada, s’est montré déçu du recul des investissements des compagnies que de la diminution plus importante que prévu de l’investissement résidentiel.
Il croit également que la croissance économique pourrait continuer de ralentir au quatrième trimestre.
« Pour l’instant, il semble que la croissance du quatrième trimestre pourrait avoisiner davantage un pour cent plutôt que 2 % », a-t-il dit.
M. Ferley continue d’anticiper une hausse des taux d’intérêt au premier trimestre, mais il a ajouté que cela allait dépendre de la tenue de l’économie.
L’agence fédérale a attribué la performance du mois de septembre aux industries qui fabriquent des biens, puisque leur production s’est contractée de 0,7 %. Le secteur des services a affiché une hausse de 0,2 %.
Stephen Brown, économiste principal pour le Canada chez Capital Economics, a indiqué que le quatrième trimestre devrait bénéficier de la reprise des activités de Syncrude dans le secteur des sables bitumineux. La marijuana, qui peut être consommée légalement à des fins récréatives depuis le 17 octobre, devrait également donner un coup de pouce.
« Toutefois, les principaux obstacles demeurent la baisse des cours du brut ainsi que la faiblesse des ventes de logements neufs, a-t-il expliqué. Ces deux indicateurs suggèrent que les investissements pourraient afficher un recul plus prononcé lors des prochains trimestres. »
Au cours du troisième trimestre, les dépenses en investissements non résidentiels dans les bâtiments et les ouvrages de génie ont diminué de 1,3 %, alors que l’activité a été moins vigoureuse dans le secteur pétrolier et gazier.
Du côté de la machinerie et des matériaux, le recul des investissements a été de 2,5 %.
Entre-temps, la croissance des dépenses des ménages a ralenti à 0,3 %, alors qu’elle avait été de 0,6 % pendant le deuxième trimestre. Ce résultat est en partie attribuable à une contraction des dépenses de biens durables, qui ont chuté de 0,7 %, ainsi qu’aux ventes de véhicules, qui ont fléchi de 1,6 %.
Les investissements résidentiels ont également affiché un recul de 1,5 % alors que les dépenses destinées à la construction de logements neufs ont plongé de 4,7 %, ce qui constitue la plus importante diminution depuis le deuxième trimestre de 2009.