C’est ce qu’indique l’Association canadienne du commerce des valeurs mobilières (ACCVM) dans une récente étude qui analyse les risques du secteur canadien des FNB.
Ainsi, ce secteur n’a jamais été testé lors d’un marché baissier prolongé, même s’il a bien résisté aux récents replis de marché. Or, comme les autres secteurs, le secteur des FNB présente des risques, dont le risque de liquidité.
Prenons le cas d’un FNB qui détient des titres sous-jacents. Si un événement-surprise nuisait à un ou à plusieurs de ces titres, il pourrait être difficile d’en établir le prix. Résultat, les manufacturiers de FNB pourraient alors refuser les rachats de parts de FNB qui détiennent ces titres, et donc, grandement nuire à la liquidité du marché des FNB. Cela pourrait également nuire à la liquidité des titres sous-jacents.
Des problèmes de liquidités pourraient également survenir si des manufacturiers de FNB faisaient une pause de rachats parce que leur fournisseur de services bancaires leur imposerait des contraintes quelconques. Avec l’augmentation du fardeau réglementaire et les exigences de fonds propres que subissent les institutions financières, ce risque « pourrait plus facilement se présenter à l’avenir », lit-on dans l’étude l’ACCVM.
L’ACCVM note d’autres risques qui pourraient nuire aux FNB canadiens. Les FNB qui utilisent des contrats à terme afin de reproduire le rendement d’un indice pourraient être touchés par le risque de défaut de l’institution financière qui fait la contrepartie du contrat à terme.
Les FNB peuvent aussi faire face à différents autres risques, dont le risque systémique. Toutefois, certaines écoles de pensée jugent infondées les craintes voulant que les FNB soient à l’origine de ce risque systémique, même si une vente massive de FNB pourrait éventuellement avoir un effet sur la valeur des titres sous-jacents et ainsi se propager au-delà du marché des FNB lui-même.
Selon l’ACCVM, les manufacturiers de FNB « pourraient prendre certaines mesures pour que la liquidité puisse continuer à ne pas être un problème. » L’association propose qu’ils se tiennent à jour sur les changements à la réglementation et aux règles fiscales et comptables. « Ils doivent en informer les investisseurs et en tenir compte pour modifier leur gamme de produits », lit-on dans l’étude.
« Les fournisseurs de FNB doivent être prêts à éliminer les produits et les stratégies sous performants et à les remplacer en développant de nouveaux produits », recommande aussi l’ACCVM.
De plus, l’augmentation attendue de la taille globale du marché des FNB risque d’entraîner entre autres l’élaboration de stratégies plus risquées et la présence d’un plus grand nombre de fournisseurs de FNB, estime l’ACCVM : « Les investisseurs et les organismes de réglementation devront continuer à se tenir informés et faire preuve de diligence raisonnable au moment d’évaluer les risques et les avantages des nouveaux produits. »