Dans une récente édition de The Economist, on explore le monde de ces family offices nouveau genre. « Largement méconnus, ces family offices ont pris beaucoup de place et gèrent maintenant jusqu’à 4 billions (trillions en anglais) d’actifs, soit plus que les fonds de couverture, et équivalent à 6% de la valeur de toutes les bourses dans le monde », écrit The Economist.
On en retrouverait entre 5000 et 10 000 dans le monde, principalement aux États-Unis, dans des centres financiers asiatiques, comme Singapour et Hong Kong, ainsi qu’en Europe. Ils gèrent les actifs des milliardaires qui les ont mis sur pied, mais ils se chargent parfois également de services légaux, fiscaux ou de réserver des jets privés lorsque nécessaire.
The Economist craint que ces nouveaux family offices ne mettent en danger la stabilité du système financier mondial. « Combiner des gens très riches, de l’opacité et les marchés peut donner un mélange explosif, écrit le magazine britannique. Par exemple, LTCM, un fonds de couverture de 100 G$ appuyé par des gens très riches, a éclaté en 1998 et a presque fait tomber Wall Street. »
The Economist rappelle également l’affaire Madoff, une fraude pyramidale qui s’est effondrée en 2008. Un autre exemple de moment où richesse et opacité n’ont pas fait bon ménage, selon le magazine britannique.
Le média s’inquiète également du fait que ces family offices pourraient augmenter le pouvoir que les gens très riches ont déjà sur l’économie. Par exemple, si Bill Gates investissait exclusivement en Turquie, il serait propriétaire de 65 % de la bourse locale.
The Economist avoue que ces deux premiers facteurs ne représentent pas des dangers immédiats puisque, la grande majorité du temps, les family offices des gens ultra-riches stabilisent l’économie en déployant des capitaux sur de très grandes périodes en plus d’opter davantage pour la diversification afin de sécuriser les portefeuilles.
Une troisième chose inquiète toutefois le magazine : ces family offices risquent d’avoir accès à de l’information privilégiée sur des titres, des transactions ou des stratégies fiscales qui leur permettront de beaucoup mieux faire que les investisseurs ordinaires.
« La réponse à cette menace est la vigilance et la lumière. La majorité des régulateurs, des banques centrales et des autorités fiscales sont à leurs balbutiements quant à comment gérer ces nouveaux family offices, note The Economist. Cependant, ils doivent trouver des moyens de faire respecter les règles sur les délits d’initiés et la fiscalité. »