Le revenu disponible par habitant a crû, en dollars courants, de 3,6 % au Québec entre 2016 et 2017, a établi l’Institut de la statistique du Québec. Pour la même période, l’indice implicite de prix des dépenses de consommation finale des ménages a augmenté de 1,0 %, ce qui signifie que le pouvoir d’achat des Québécois, mesuré par le revenu disponible réel par habitant, a progressé de 2,7 % en 2017.
Malgré que cette augmentation soit la plus forte observée à travers l’ensemble du Canada en 2017 (3,6 % contre 3,4 %), le revenu disponible par habitant du Québec, en dollars courants, demeure inférieur à celui généralement disponible au Canada. En 2017, le revenu disponible se chiffrait à 28 785 $ au Québec contre 32 300 $ dans l’ensemble du pays. Cependant, l’écart a diminué au cours des dernières années, passant de 4 301 $ en 2015 à 3 515 $ en 2017.
« Sans l’intervention des différents ordres de gouvernement sous forme de transferts courants aux ménages (aide sociale, prestations d’assurance-emploi, rentes de retraite, crédits d’impôt remboursables, etc.), la différence de revenu entre le Québec et le reste du Canada serait encore plus grande », constate l’Institut. Elle indique qu’en 2017, les Québécois ont reçu, en moyenne, 1 035 $ de plus en transferts gouvernementaux que les autres Canadiens. « Étant donné que sa population est plus âgée, le Québec reçoit, en moyenne, davantage en prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti que le reste du Canada ».
Si les transferts gouvernementaux par habitant sont également plus élevés au Québec que dans le reste du pays, en raison des différentes mesures d’aide financière destinées aux familles offertes par l’administration publique québécoise, l’Institut souligne qu’en contrepartie, « les Québécois consacrent une plus grande part de leur revenu à l’impôt, aux cotisations sociales et aux autres transferts versés aux administrations publiques que les autres Canadiens. »
La croissance du revenu disponible au Québec en 2017, tel qu’observé par l’Institut de la statistique du Québec, « provient essentiellement de l’augmentation de la rémunération des salariés ainsi que du revenu net de la propriété et du revenu net des entreprises individuelles ». La progression plus élevée de ces composantes, combinée à une hausse des prix qui demeure plutôt faible, ont contribué à améliorer le pouvoir d’achat au Québec en 2017, note-t-on.
« Les résidents du Québec ont aussi un revenu disponible plus faible que le reste des Canadiens en raison du fait qu’ils cotisent davantage à des régimes de retraite à prestations et à cotisations déterminées », indique le rapport.
Notons que pour obtenir le revenu disponible par habitant, l’Institut de la statistique du Québec additionne d’abord tous les revenus des résidents d’un territoire donné. Elle soustrait ensuite les transferts payés par ceux-ci aux secteurs institutionnels, dont l’impôt sur le revenu des particuliers, les cotisations aux régimes d’assurance sociale ainsi que les cotisations payées par les employés à un régime de retraite à prestations et à cotisations déterminées. Enfin, elle divise par la population totale du territoire.
Les principales composantes du revenu des particuliers sont, en ordre d’importance, la rémunération des salariés, les transferts des administrations publiques (prestations de la Sécurité de la vieillesse, d’aide sociale, d’assurance-emploi, etc.), le revenu mixte net, le revenu net de la propriété et les transferts des sociétés financières (prestations de retraite versées par les régimes à prestations et à cotisations déterminées). Les transferts sociaux en nature, soit les biens et services fournis gratuitement ou à faible coût aux citoyens par les administrations publiques, tels que les soins médicaux, ne sont pas considérés dans le revenu disponible.