À la fin des années quatre-vingt, Réal Parent était président-directeur général de Courvie. Dans le milieu des conseillers, Courvie a longtemps été LA référence.
« En 1999 nous sommes devenus le plus important cabinet multidisciplinaire indépendant au Canada, réunissant sous le même toit l’assurance de personnes, les fonds communs de placement, les valeurs mobilières et la planification financière », se souvient Réal Parent.
Après l’acquisition de Courvie par Partenaires Cartier en l’année 2000, il met sur pied Cabinet Financier Contact. Le cabinet est rattaché à Investia Services financiers pour son volet d’épargne collective.
« L’équipe initiale était de trois personnes. Nous sommes maintenant huit. Et nous sommes une des équipes leaders d’Investia par rapport à la croissance des ventes », signale Réal Parent.
Arrivée de la relève
Fort d’un diplôme universitaire en planification financière de l’Université Laval, Jean-Michel Parent a eu la chance de bénéficier de l’enseignement pratique d’un as d’un domaine qui n’a jamais fait de doute à ses yeux.
« C’est vraiment ce que je voulais faire ! Dès mes débuts vers 2007-2008, Réal m’a suggéré de me développer un secteur de niche. J’ai commencé par être conférencier en finances personnelles auprès d’étudiants en sciences de la santé. J’ai beaucoup lu et j’ai développé une expertise pointue dans les produits et stratégies convenant aux médecins, dentistes et pharmaciens. Ils forment maintenant une grande partie de ma clientèle », dit le jeune homme de 34 ans.
Il y a deux ans, Jean-Michel a racheté le volet assurance de personnes du Cabinet Financier Contact. En 2019, c’était au tour du volet épargne collective et planification financière.
Par ailleurs, Jean-Michel Parent est devenu l’un des quatre associés du cabinet Planica, en y intégrant Cabinet Financier Contact.
Comment ont réagi les clients à l’égard du passage du père au fils ?
« Mon message était très simple : vous avez désormais une équipe plus forte avec Jean-Michel et son association avec Planica qu’avec moi seul. Leurs compétences sont étendues et mon fils est à la fine pointe du développement de la profession. Par exemple, il fait de la recherche en placements et il porte beaucoup d’intérêt aux systèmes informatiques de suivi de clientèle. Mon message a atteint sa cible. Je suis dans la soixantaine et mes clients ont été rassurés quant à l’avenir de leur relation avec le cabinet », raconte Réal Parent.
À ne pas faire
Quel serait l’élément à éviter lors de la transmission familiale d’un cabinet de services financiers ?
« Il ne faut pas confier les rênes à un de ses enfants qui n’aurait pas démontré la capacité de réussir par soi-même. L’enfant doit avoir la passion, le goût de travailler fort, le talent nécessaire et une grande intégrité. Si les clients sentent que le repreneur est intègre, une grande partie du travail de transmission sera fait », évoque Réal Parent.
À faire
Et s’il y avait une chose à faire à tout prix, dans l’intérêt du cabinet et de la préservation de la relation père/fils ?
« Il s’agirait de geler la valeur de l’entreprise dès qu’il y a entente d’achat dans ses grandes lignes. Car dès que l’enfant s’y met, il s’investit totalement. En retour, son implication hausse la valeur du cabinet. Mon père a eu l’initiative de geler la valeur du cabinet. J’en suis heureux et reconnaissant. Le sujet de la valeur lors de la transmission d’entreprise est tellement délicat », signale Jean-Michel Parent.
En fin de compte, il semble bien que tout le monde y ait trouvé son compte. « Je suis fier que mes clients me disent qu’ils m’aiment bien, mais que mon fils sera meilleur que moi … c’était mon but ! », conclut Réal Parent.