La révolution numérique va s’accélérer dans le secteur de l’investissement au cours des prochaines années. Cela fera en sorte que l’adaptabilité et l’apprentissage continu deviendront des compétences essentielles pour les professionnels de la finance.
De leur côté, les sociétés devront faire évoluer leur contexte organisationnel en misant davantage sur « l’intelligence collective du groupe » pour se différencier grâce aux nouvelles possibilités technologiques.
Telles sont les conclusions d’une récente étude de l’Institut CFA sur le futur de la finance basée sur un sondage mondial auprès des membres et des candidats au titre de CFA et des consultations auprès d’experts et des acteurs de l’industrie.
Sur un horizon de 5 à 10 ans, les principaux moteurs du changement pour les professionnels seront l’utilisation de l’apprentissage automatique, de l’intelligence artificielle et des données alternatives pour la construction de portefeuilles de même que les solutions d’investissement axée sur une intégration accrue des besoins des clients.
Un rôle en évolution
Parmi les répondants, 89 % des dirigeants conviennent que le rôle des professionnels est appelé à se transformer et ce plus d’une fois en cours de carrière.
La technologie modifie de nombreux aspects de la relation client, ce qui influe sur les aptitudes requises pour bien gérer cette relation. Les plateformes peuvent désormais améliorer l’engagement des clients et fournir de meilleures informations quant à leurs préférences et leurs besoins grâce à l’exploitation des données. Être à l’aise avec la technologie sera donc primordial.
Cela dit, d’autres compétences seront aussi recherchées, dont la créativité et l’innovation, le leadership, la capacité d’établir des liens entre les disciplines et à trouver des solutions.
Une majorité de répondants (60 %) prévoient investir davantage dans la formation afin de parfaire les connaissances et les compétences de leurs gestionnaires de portefeuille. Une façon de conserver à la fois leurs talents et de favoriser l’engagement de leurs clients grâce à la qualité des services.
L’étude démontre également que la gestion de portefeuille s’effectuera davantage au sein d’équipe aux compétences diversifiées pour améliorer la prise de décisions, que laisser aux mains des gestionnaires étoiles.
Croissance en Asie
L’Institut CFA a par ailleurs mandaté Mercer pour mener une étude sectorielle. À la fin de 2018, il y avait un peu plus de 1 million de professionnels de l’investissement à l’échelle mondiale. Mercer prévoit que dans 10 ans, il y en aura 1,2 million, ce qui équivaut à un taux de croissance sur 10 ans de 16 %. L’Inde devrait afficher le taux de croissance le plus élevé à 33 % suivi de près par la Chine à 26 %. Des marchés plus développés comme le Royaume-Uni et les États-Unis devraient afficher une croissance annuelle de 10 % et de 9 % respectivement.
Le bassin de candidats au titre de CFA est solide. Il y a actuellement plus de 300 000 personnes inscrites au programme de formation à l’échelle mondiale, avec un taux de croissance annuelle de 18 % au cours des trois dernières années, principalement attribuable à la croissance en Asie.
Signe encourageant, bien que seulement 19 % des membres de l’Institut CFA soient des femmes, le nombre de candidates au titre est de 38 %.
Par ailleurs, les niveaux de rémunération devraient être relativement stables en termes réels au cours des prochaines années.