« L’investissement durable ? Ne vous y frottez pas », répondent-ils bien souvent.
Cela résulte essentiellement à trois mythes tenaces envers les fonds durables, selon un récent article de Morningstar.
1. L’IR conduit au sous-classement
C’est le mythe le plus persistant. Il tient au fait que lorsqu’on exclut des titres de son univers de placement pour des raisons non financières, il y a un risque de se sous-classer.
À une certaine époque, il était commun d’exclure certains titres comme les compagnies de tabac jugés incompatibles avec l’IR. Si, entre 1990 et le début des années 2000, cela a pu contribuer au sous-classement, ces dix dernières années leur absence a plutôt contribué au surclassement. Alors que l’indice MSCI tabac a gagné un pourcentage annualisé de 8,6 % pour les dix ans qui se sont terminés le 31 août, l’Indice MSCI Monde a, quant à lui, gagné 9,2 %.
Par ailleurs, si beaucoup de fonds durables ont encore recours à l’exclusion, la plupart cherchent plutôt à intégrer des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance d’entreprise (ESG) dans leurs stratégies de placement.
De plus, les études universitaires sur les performances réelles des portefeuilles de placement durables n’ont pas démontré qu’ils étaient pénalisés. Ce serait même plutôt le contraire. Cela dit, toutes les stratégies de placement durables ne se valent pas, d’où le besoin pour les investisseurs d’être bien informés et conseillés sur les fonds durables.
2. Les frais sont élevés
Cela était peut-être le cas au début de la vague, quand de nombreux fonds d’investissement socialement responsable (ISR) étaient gérés par de petits gestionnaires d’actifs qui faisaient payer des frais plus élevés. En fait, les ratios de frais de gestion de ces fonds sont répartis de façon uniforme entre faibles et élevés, selon une analyse de Morningstar.
Il appert que les ratios de frais des fonds négociés en Bourse (FNB) durables sont en baisse prolongée. En 2016, les deux FNB diversifiés ESG coûtaient 50 points de base, mais aujourd’hui, presque tous les FNB de ce type, soit une quarantaine, ont des ratios de frais moins élevés. En fait, 13 d’entre eux font payer entre 9 et 20 points de base.
3. Il y a un manque de choix
Selon Morningstar, au milieu de 2019, il existait 279 fonds durables à capital variable et cotés en bourse à la disposition des investisseurs américains. Récemment, il y a 247 autres fonds qui ont rajouté les critères ESG à leur prospectus. Les investisseurs peuvent donc choisir parmi plus de 500 fonds pour construire des portefeuilles diversifiés d’actions et d’obligations.
En résumé, les fonds durables ne se sous-classent pas, ne sont pas trop chers et permettent de construire des portefeuilles diversifiés. Autant de bonnes raisons pour les investisseurs de les intégrer à leur portefeuille.