L’endettement de l’économie mondiale a atteint le montant inédit de 188 000 milliards de dollars (G$), ce qui représente près de 230 % du Produit intérieur brut mondial, a dévoilé Kristalina Georgieva lors d’une conférence consacrée à la dette le 7 novembre dernier.
L’endettement s’est ainsi accru de 14,6 % par rapport à l’estimation de 164 000 G$ faite par le FMI en avril 2018, révèle l’Agence France-Presse.
La dette publique des économies avancées a atteint des niveaux inédits depuis la Seconde Guerre mondiale, selon la directrice générale du FMI. Du côté des marchés émergents, la dette « a atteint les niveaux enregistrés lors de la crise de la dette des années 80. Et le fardeau de la dette des pays à faible revenu a fortement augmenté au cours des cinq dernières années », affirme-t-elle.
La directrice du FMI met de l’avant le poids du secteur privé, selon elle il s’agit de l’un des « principaux moteurs de cette accumulation ». Ce secteur représenterait actuellement près des deux tiers du niveau total de la dette.
Bien qu’elle conçoive que les crédits bancaires et les marchés de crédits jouent un rôle essentiel dans l’accès au logement pour les familles et qu’ils aident les entreprises à investir, elle souligne toutefois qu’un « endettement élevé ne représente pas seulement un risque pour la stabilité financière, il peut être un poids pour la croissance ».
Pour éviter que la situation ne dégénère, la directrice générale du FMI rappelle qu’il est important de s’assurer des capacités à rembourser des emprunteurs. « Cela signifie qu’il faut procéder avec prudence quand il s’agit de contracter de nouvelles dettes en se concentrant davantage sur l’attraction des investissements en actions, tels que les investissements directs étrangers, augmenter les recettes fiscales et intensifier la lutte contre la bureaucratie et la corruption », précise-t-elle.
Elle appelle également à plus de transparence dans les pratiques d’emprunt et de prêts. « Dans de nombreux pays, il est possible de renforcer de manière significative les institutions qui enregistrent, surveillent et déclarent la dette », a-t-elle dit.
Finalement, Kristalina Georgieva encourage les pays emprunteurs et prêteurs à faire preuve de davantage de collaboration.