Depuis plus de dix ans, le rendement à l’échéance des obligations sont à des niveaux particulièrement bas. Actuellement, le rendement des obligations à 10 ans du gouvernement fédéral est à moins de 1,5 %, note Raymond Kerzérho, directeur de la recherche à PWL Capital, dans un récent rapport. Pourtant ces titres sont encore prisés par les investisseurs pour une raison simple, ils gardent leur valeur en périodes de tension intense sur les marchés.
Ainsi depuis 1956, durant les neuf marchés baissiers des actions canadiennes, les obligations ont enregistré des rendements bien supérieurs à ceux des actions. Elles ont même enregistré des rendements positifs sept fois sur neuf.
Les obligations sont donc un outil indispensable pour la gestion de risque dans les portefeuilles des investisseurs.
Maintenant, si on s’intéresse de plus près aux FNB d’obligations, spécifiquement ceux gérés passivement, on peut voir que ces produits offrent de nombreux avantages.
La sous-performance des FNB d’obligations, un mythe
Un argument souvent utilisé pour dénigrer les FNB d’obligations à gestion passive est que ceux-ci offrent une performance médiocre car ils reproduisent le taux de rendement réalisé par le marché.
L’équipe de PWL Capital s’est penchée sur la question et en a conclu que cet argument n’est en fait qu’un mythe. Pour cela, les experts ont analysé les rendements du plus vieux FNB d’obligations canadiennes en activité, soit le iShare Core Canadian Universe Bond Index ETF. Ils ont comparé ses rendements à ceux des fonds de la même catégorie et ont constaté que, sur quinze ans, ce FNB a fait mieux que 87 % de l’univers des fonds.
Dans son rapport, Raymond Kerzérho va même plus loin. Il soutient que contrairement à ce qui est souvent affirmé, la gestion active n’est pas plus efficace pour les obligations que pour les actions.
Selon ce que lui et son équipe ont constaté, les fonds de titres à revenu fixe gérés de façon active ont tendance à sous-performer le marché au fil du temps, alors que les FNB d’obligations gérés passivement offrent une grande diversification dans un marché très fragmenté et ce à faible coût. Ainsi, la performance de ces produits est, selon eux, très difficile à battre.
Les FNB d’obligations, mieux que les obligations individuelles?
Selon le rapport de Raymond Kerzérho, les FNB d’obligations à gestion passive sont, la plupart du temps, de meilleures solutions que les obligations individuelles et ce, pour de nombreuses raisons.
Tout d’abord, même si les obligations individuelles sont de bons produits, il est très coûteux d’en acquérir. Le coût des transactions afin de construire un portefeuille diversifié d’obligations individuelles efface une grande partie des rendements.
De plus, la plupart des obligations, excepté les obligations du gouvernement fédéral, comportent un risque de défaut et, si ce risque a peu de chance de se réaliser, les conséquences sont lourdes et certaines obligations individuelles n’offrent pas le coussin nécessaire pour se protéger contre ce risque.
Et par rapport aux FCP?
Contrairement aux obligations individuelles, il est plus difficile de montrer que les FNB d’obligations sont supérieures face aux fonds communs de placement (FCP) d’obligations.
Les FCP d’obligations permettent ainsi aux investisseurs de faire des contributions et des retraits systématiques, ce qui permet aux épargnants de faire preuve de plus de discipline et offre la simplicité aux retraités. Un avantage que n’offrent pas les FNB d’obligations. Par contre, les FCP facturent des frais plus élevés que ces derniers.
Un autre avantage des FCP d’obligations c’est leur facilité d’acquisition. Il suffit de demander au conseiller d’acheter des parts et l’investisseur paiera exactement le même prix que les autres investisseurs ce jour-là. Pour acquérir les parts d’un FNB, cela nécessite une opération en Bourse, ce qui est plus difficile à effectuer.
Ainsi, pour ceux qui investissent de petits montants, Raymond Kerzérho estime que les FCP d’obligations sont les produits les plus indiqués. Toutefois, il conseille d’opter davantage pour les FNB lorsque le portefeuille est plus important, car l’avantage du coût de ces produits prend davantage d’importance.